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Association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et l’insomnie chronique dans la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 29/03/2024
Pauline Duquenne, Julia Capperella, Léopold K. Fezeu, Bernard Srour, Giada Benasi, Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Valentina A. Andreeva, Marie-Pierre St-Onge

DOI : 10.1016/j.jand.2024.02.015


Introduction : La consommation d’aliments ultra-transformés (AUT) est en hausse dans le monde entier et a été associée à de nombreux problèmes de santé, tels que le diabète, l’obésité et le cancer. Peu d’études se sont concentrées sur l’effet de la consommation d’AUT et le sommeil, et encore moins sur l’insomnie chronique. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’association entre la consommation d’AUT et l’insomnie chronique dans un grand échantillon issus de la population générale.

Méthodes : Nous avons sélectionné des adultes de la cohorte NutriNet-Santé qui avaient rempli un questionnaire sur le sommeil (2014) et au moins deux questionnaires alimentaires de 24 heures. L’insomnie chronique a été définie selon les critères établis du DSM-5 et ICSD-3. La catégorisation des aliments comme AUT étaient basée sur le groupe 4 de la classification NOVA. L’association entre l’apport en AUT et l’insomnie chronique a été évaluée à l’aide de régressions logistiques multivariables.

Résultats : Au total, 38 570 participants (âge moyen : 50,0 ans, 77,0% de femmes) ont été inclus dans l’analyse. Parmi eux, 19,4% présentaient des symptômes d’insomnie chronique. En moyenne, les AUT représentaient 16% de la quantité totale (g/jour) de l’alimentation globale des participants. Dans le modèle entièrement ajusté, la consommation d’AUT était associée à une plus grande probabilité d’insomnie chronique (OR pour une augmentation absolue de 10% d’AUT dans l’alimentation = 1,06 ; IC 95% : 1,02-1,09).

Conclusion : Cette étude épidémiologique de large échelle a révélé une association significative entre la consommation d’AUT et l’insomnie chronique, indépendamment du statut socio-économique, du mode de vie et de l’état de santé mentale. Ces résultats fournissent de premières pistes pour de futures recherches longitudinales ainsi que pour des programmes de prévention axés sur la nutrition et le sommeil.

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Co-occurrence des comportements addictifs et leurs déterminants sociodémographiques, de l'état de santé et du mode de vie

Publié le 26/03/2024
Junko Kose, Pauline Duquenne, Serge Hercberg, Pilar Galan, Mathilde Touvier, Léopold K. Fezeu, Valentina A. Andreeva

Doi : 10.1186/s13690-024-01251-2


Contexte
Bien que les comportements addictifs soient fréquemment coexistants, les déterminants de ces comportements concomitants ont rarement été étudiés. L'objectif de l’étude était d'examiner les déterminants sociodémographiques, de l'état de santé et du mode de vie des comportements addictifs concomitants chez des adultes issus de la population générale.

Méthodes

Nous avons analysé les données de 32 622 participants (74,5 % de femmes ; âge moyen = 57,9 ± 14,2 ans) de la cohorte NutriNet-Santé qui ont rempli les questionnaires suivants en 2021 – 2022 : l’Alcohol Use Disorders Identification Test, le 12-item Cigarette Dependence Scale, le modified Yale Food Addiction Scale 2.0 et l’Internet Addiction Test. À l'aide de seuils établis, les participants ont d'abord été divisés en 2 groupes (présence versus absence) pour chaque type d’addiction (troubles liés à la consommation d'alcool, dépendance à la nicotine, addiction à l’alimentation, addiction à Internet) et ont ensuite été divisés en 3 groupes (aucun comportement addictif, 1 comportement addictif (référence), et ≥ 2 comportements addictifs). Les associations entre les facteurs sociodémographiques, de l'état de santé et du mode de vie et les comportements addictifs ont été étudiées à l'aide d'une régression logistique polytomique.

Résultats

Le jeune âge (Odds Ratio (OR) = 2,04 ; 95% Intervalle de Confiance (IC : 1,62-2,56), les difficultés financières actuelles (OR = 1,29 ; IC : 1,08-1,54), le mauvais état de santé perçu (OR = 1,70 ; IC : 1,32-2,20), la mauvaise qualité de l'alimentation perçue (OR = 2,88 ; IC : 2,06-4,02), l'insuffisance pondérale (OR = 1,46 ; IC : 1. 05-2,04), l'obésité (OR = 1,62 ; CI : 1,31-1,99), le manque d'affection pendant l'enfance (OR = 1,41 ; CI : 1,18-1,69) et la prévalence ou la prise de médicaments pour un trouble mental au cours de la vie (OR = 1,46 ; CI : 1,24-1,73) étaient positivement associés au fait d'avoir ≥ 2 comportements addictifs contre 1 comportement addictif (tous p < 0,05).

Conclusions

Cette étude a révélé les déterminants des comportements addictifs concomitants chez les adultes issus de la population générale. Les résultats pourraient servir d'impulsion à de futures recherches dans ce domaine et contribuer à orienter les efforts de prévention des troubles addictifs.

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Complémentarité entre la version actualisée du logo nutritionnel Nutri-Score et la classification du degré de transformation NOVA

Publié le 25/03/2024
Auteurs : Barthélemy Sarda, Emmanuelle Kesse-Guyot, Valérie Deschamps, Pauline Ducrot, Pilar Galan, Serge Hercberg, Melanie Deschasaux-Tanguy, Bernard Srour, Leopold K. Fezeu, Mathilde Touvier, Chantal Julia

Objectif : Comparer la version initiale et la version actualisée de l'étiquetage à l’avant des emballages Nutri-Score (relative au contenu nutritionnel) avec la classification NOVA (relative au degré de transformation des aliments) au niveau des aliments.

Conception : En utilisant la base de données OpenFoodFacts (129 950 produits alimentaires), nous avons évalué la complémentarité entre le Nutri-Score (initial et mis à jour) et la classification NOVA par le biais d'une analyse de correspondance. Des tableaux de contingence entre les deux systèmes de classification ont été utilisés.

Cadre : L'offre alimentaire en France.

Participants : Sans objet

Résultats : Avec les deux versions (initiale et mise à jour) du Nutri-Score, la majorité des produits ultra-transformés ont reçu un Nutri-Score intermédiaire ou défavorable (entre 77,9% et 87,5% des produits ultra-transformés selon la version de l'algorithme). Globalement, la mise à jour de l'algorithme Nutri-Score a entraîné une réduction du nombre de produits classés A et B et une augmentation du nombre de produits classés D ou E pour toutes les catégories NOVA, les aliments non transformés étant les moins touchés (-3. 8 points de pourcentage (-5,2 %) pour les produits classés A ou B et +1,3 point de pourcentage (+12,9 %) pour les produits classés D ou E) et les aliments ultra-transformés sont les plus touchés (-9,8 points de pourcentage (-43,4 %) pour les produits classés A ou B et +7,8 points de pourcentage (+14,1 %) pour les produits classés D ou E). Parmi les aliments ultra-transformés évalués favorablement avec le Nutri-Score initial, les boissons artificiellement sucrées, les boissons végétales sucrées et les produits de panification ont été les catégories les plus pénalisées par la révision du Nutri-Score alors que les eaux aromatisées à faible teneur en sucre, les préparations à base de fruits et de légumineuses ont été les moins affectées.

Conclusion : Ces résultats indiquent que la mise à jour du Nutri-Score renforce sa cohérence avec la classification NOVA, même si les deux systèmes mesurent deux dimensions santé distinctes au niveau des aliments.

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Association entre des profils d’exposition alimentaire aux pesticides et les variations de poids chez les adultes français : Résultats de la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 25/03/2024
Auteurs : Berlivet J, Payrastre L, Rebouillat P, Fougerat A, Touvier M, Hercberg S, Lairon D, Pointereau P, Guillou H, Vidal R, Baudry J, Kesse-Guyot E.

doi: 10.1016/j.envint.2024.108485. Epub 2024 Feb 8. PMID: 38350259.


Contexte : Les pesticides peuvent occasionner de nombreux effets délétères sur la santé, et notamment des désordres métaboliques. Les associations entre l’exposition aux pesticides via l’alimentation et les variations de poids chez l’adulte n’ont été que peu étudiées. Notre étude avait pour objectif d’examiner cette question chez les participants de la cohorte NutriNet-Santé, en se focalisant notamment sur un possible dimorphisme sexuel de la réponse à l’exposition aux pesticides via l’alimentation.

Méthodes : En 2014, les participants ont rempli un questionnaire de fréquence alimentaire permettant de collecter pour 264 items, leur fréquence de consommation, la quantité consommée, en précisant le mode de production (issu de l’agriculture conventionnelle ou biologique).

Les profils d’exposition aux pesticides ont été implémentés par la méthode de matrice factorielle non négative, sur la base de l’observation de typologies d’expositions. Les associations entre les variations de poids et l’exposition aux pesticides en mélange ont été estimées par des modèles mixtes produisant des coefficients (β) et leurs intervalles de confiance (IC95%), au global, puis après stratification par sexe et statut ménopausique.

Résultats : L’échantillon final comptait 32 062 participants, parmi lesquels 8 211 hommes, 10 637 femmes non ménopausées, et 13 217 femmes ménopausées. Le suivi médian était de 7.0 (IQR=4.4 ; 8.0) ans. Quatre profils d’exposition ont été identifiés par NMF.

Au cours du suivi, les hommes et les femmes ménopausées perdaient du poids, tandis que les femmes non ménopausées en prenaient. Une exposition plus forte au profil reflétant une moindre exposition aux pesticides de synthèse était associée à une moindre prise de poids des femmes, et plus spécialement des femmes non ménopausées (β=-0.04 IC95%=(-0.07 ; 0)kg/an, p=0.04).

Chez les hommes, une plus forte exposition au second profil, fortement corrélé à un mélange de 9 pesticides de synthèse (azoxystrobin, boscalid, chlorpropham, cyprodinil, difenoconazole, fenhexamid, iprodione, tebuconazole, et lambda cyhalothrin) était associée à une plus forte perte de poids au cours du temps (β=-0.05, IC95%=(-0.08 ; -0.03)kg/an, p<0.001).

Les autres profils de pesticides identifiés par NMF n’étaient pas associés à une variation de poids.

Conclusion : Cette étude suggère un rôle de l’exposition aux pesticides alimentaires sur les variations de poids, qui serait différent selon le sexe et selon le statut ménopausique chez la femme. Nos résultats suggèrent une association entre une moindre exposition aux pesticides de synthèse et une moindre prise de poids chez les femmes. Chez les hommes, l’exposition à un mélange spécifique est associée à une plus grande perte de poids. Les résultats de cette étude doivent être répliqués, et les mécanismes biologiques sous-jacents doivent être explorés.

Néanmoins, au regard des nombreux effets délétères sur la santé avérés des pesticides de synthèse, il convient de réduire au maximum l'utilisation de ces substances, dans une approche de protection concomitante de la santé humaine et de la santé des écosystèmes.

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Cohérence de la version initiale et de la version actualisée du Nutri-Score avec les recommandations alimentaires : une perspective française

Publié le 25/03/2024
Auteurs : Barthelemy Sarda, Emmanuelle Kesse-Guyot, Valérie Deschamps, Pauline Ducrot, Pilar Galan, Serge Hercberg, Mélanie Deschasaux-Tanguy, Bernard Srour, Leopold K. Fezeu, Mathilde Touvier, Chantal Julia

Contexte : Pour aider les consommateurs à faire des choix alimentaires plus sains, sept pays européens ont mis en place l'étiquetage nutritionnel Nutri-Score sur la face avant des emballages. L'algorithme a été mis à jour en 2022-2023 par le comité scientifique européen du Nutri-Score, sur la base des connaissances scientifiques actuelles.

Objectif : L'objectif de la présente étude était d'étudier la cohérence de l’algorithme actualisé au niveau transnational avec les recommandations alimentaires françaises et de comparer les performances respectives de l'algorithme initial et de l'algorithme mis à jour.

Méthodes : Trois bases de données françaises complémentaires sur la composition des aliments ont été utilisées pour obtenir une couverture étendue de l'offre alimentaire en France (N=46 752) : les bases de données Oqali, Open Food Facts et Ciqual. Une liste de 41 critères a été définie sur la base des recommandations alimentaires françaises afin d'évaluer la cohérence des recommandations française avec le Nutri-Score (par exemple, la consommation de légumes frais est encouragée dans les recommandations, le Nutri-Score devrait donc évaluer favorablement ce type de produits).

Résultats : Sur l'ensemble des critères, l'algorithme initial répondait à 63 % (26/41) d'entre eux, tandis que l'algorithme révisé répondait à 85 % (35/41) d'entre eux. Les améliorations apportées par la version actualisée du Nutri-Score en termes d'alignement avec les recommandations ont été particulièrement observées pour les produits riches en matières grasses (poissons gras, noix et graines), les produits sucrés (crèmes glacées, pâtes à tartiner sucrées), les produits salés (snacks salés, noix salées), les boissons laitières et les boissons contenant des édulcorants artificiels.

Conclusion : La version actualisée du Nutri-Score apparaît comme évaluant les aliments de manière plus cohérente par rapport aux recommandations alimentaires françaises et améliore le système existant. Le présent travail soutient la mise en œuvre du système actualisé de profilage des nutriments qui sous-tend le Nutri-Score.

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