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L'association entre la prise en compte des conséquences futures et la prise alimentaire est médiée par les motivations des choix alimentaires dans une population adulte française

Publié le 25/03/2024
Bénard M, Robert M, Méjean C, Allès B, Kesse-Guyot E, Paolassini-Guesnier P, Bellisle F, Etilé F, Reach G, Hercberg S, Touvier M, Péneau S. 

doi: 10.1017/S1368980023002501. Epub ahead of print. PMID: 38326937.


Objectifs : La considération des conséquences futures (CFC) distingue les individus qui adoptent des comportements basés sur des besoins et des préoccupations immédiats des individus qui considèrent les conséquences futures de leurs comportements. Notre objectif était d'évaluer l'association entre la CFC et l'alimentation, et de tester le rôle médiateur des motivations de choix alimentaires sur cette relation.

Méthodes : Les individus (âge ≥ 18 ans) ont rempli le questionnaire CFC-12 en 2014, au moins trois enregistrements alimentaires de 24 heures et un questionnaire sur les motivations des choix alimentaires. Une analyse de médiation multiple a permis d'évaluer l'effet médiateur des motivations des choix alimentaires sur l'association transversale entre la CFC et l'alimentation, ajusté sur des facteurs sociodémographiques.

Contexte : Données de l'étude de cohorte NutriNet-Santé.

Participants : 27 330 participants.

Résultats : La CFC était associée à toutes les motivations des choix alimentaires (P < 0,001), avec les associations positives les plus fortes pour les motivations suivantes "évitement pour des raisons environnementales", "absence de contaminants" et "santé", et les associations négatives les plus fortes pour "innovation" et "commodité". Des effets totaux positifs ont été constatés entre la CFC et la consommation de groupes alimentaires sains (fruits et légumes, aliments complets, légumineuses) ; et des effets totaux négatifs pour l'alcool, la viande, la volaille et la viande transformée (P < 0,001). La CFC était positivement associée à la qualité du régime alimentaire (P < 0,001). En ce qui concerne les groupes alimentaires, les principaux médiateurs  étaient des préoccupations plus élevées en matière de "santé" (8,4 à 32,6 %), et "environnementales" (13,7 à 22,1 %) et des préoccupations moindres en matière "d'innovation" (7,3 à 25,1 %).

Conclusions : La CFC était associée à un apport alimentaire plus sain, essentiellement médiée par des motivations auto-centrées ou altruistes des participants davantage tournés vers l'avenir, notamment en matière de santé et d'environnement. S'intéresser à la prise de conscience des avantages futurs des individus dans les interventions de santé publique pourrait conduire à des comportements alimentaires plus sains.

Mots-clés : Adultes ; Prise en compte des conséquences futures ; Prise alimentaire ; Motifs des choix alimentaires ; France.

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