Publications
L’alimentation consciente est associée à une alimentation de meilleure qualité dans l’étude de cohorte NutriNet-Santé
Publié le 09/01/2025
Pauline Paolassini-Guesnier, Marion Van Beekum, Emmanuelle Kesse-Guyot, Julia Baudry, Bernard Srour, Alice Bellicha, Rebecca Shankland, Angélique Rodhain, Christophe Leys, Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Benjamin Allès, Sandrine Péneau
Paolassini-Guesnier P, Van Beekum M, Kesse-Guyot E, Baudry J, Srour B, Bellicha A, Shankland R, Rodhain A, Leys C, Hercberg S, Touvier M, Allès B, Péneau S. Mindful eating is associated with a better diet quality in the NutriNet-Santé study. Appetite. 2024 Dec 3;206:107797. doi: 10.1016/j.appet.2024.107797. Epub ahead of print. PMID: 39638150.
Introduction et but de l’étude : L’alimentation consciente (AC) est définie comme l’attention portée à ses sensations physiques et à ses émotions au cours d’une expérience alimentaire, et ceci sans jugement. Une association entre l’AC et des habitudes alimentaires favorables à la santé a été suggérée dans la littérature, cependant les données sont peu nombreuses et contrastées. L’objectif de cette étude transversale était par conséquent d’étudier dans un échantillon de la population française les associations entre l’AC et la qualité nutritionnelle, la consommation d'aliments ultra-transformés, l’apport énergétique, ainsi que la contribution des aliments issus de l’agriculture biologique au régime alimentaire.
Matériel et méthodes : En 2023, 13759 participants de l’étude de cohorte NutriNet-Santé ont complété un questionnaire validé évaluant le niveau d’alimentation consciente (MIND-EAT Scale), ainsi qu’au moins trois enregistrements de 24h, permettant d’évaluer l’apport énergétique. Les participants ont aussi complété un fréquentiel alimentaire fournissant des informations sur leur fréquence de consommation de produits biologiques labellisés (FFQ- BIO 2022). L’adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises a été évaluée avec le score du Programme National Nutrition Santé (PNNS-GS2), celle au régime méditerranéen avec le score MEDI-LITE, et le degré de transformation des aliments avec la classification NOVA. Des régressions linéaires ont été réalisées afin d’analyser l’association entre l’AC en tant que variable indépendante (score allant de 1 à 5) et entre les variables dépendantes suivantes, traitées séparément : l'adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises, celle au régime méditerranéen, l’apport énergétique, la consommation d'aliments ultra-transformés, ainsi que la contribution, dans le régime alimentaire, des aliments issus de l’agriculture biologique, en tenant compte des caractéristiques sociodémographiques et de mode de vie des individus.
Résultats et analyses statistiques : La population d’étude comportait 28% d’hommes et 72% de femmes. Le score d’AC moyen était de 3,36 (±0,52). L’AC était associée à une meilleure adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises (β= 0,33 : pour une augmentation d’un point d’AC, l’adéquation aux recommandations nutritionnelles augmentait de 0,33 point ; IC 95% : 0,30, 0,45), une meilleure adéquation au score méditerranéen (β= 0,37 ; IC 95% : 0,,30 0,45), une plus faible consommation d’aliments ultra-transformés (β= -1,55 ; IC 95% : -1,81, -1,29), et un plus faible apport énergétique (β= -36,79 ; IC 95% : -50,92, -22,67). L’AC était également associée à une consommation plus importante d‘aliments issus de l’agriculture biologique (β = 9,72 ; IC 95% : 8,84, 10,60).
Conclusion : L’AC était associée à une alimentation de meilleure qualité. Ces résultats suggèrent que l’AC pourrait être un levier intéressant dans la promotion d’habitudes alimentaires saines. Cependant, des études complémentaires sont nécessaires afin de mieux comprendre les liens entre l’AC et les consommations alimentaires.
Paolassini-Guesnier P, Van Beekum M, Kesse-Guyot E, Baudry J, Srour B, Bellicha A, Shankland R, Rodhain A, Leys C, Hercberg S, Touvier M, Allès B, Péneau S. Mindful eating is associated with a better diet quality in the NutriNet-Santé study. Appetite. 2024 Dec 3;206:107797. doi: 10.1016/j.appet.2024.107797. Epub ahead of print. PMID: 39638150.
Introduction et but de l’étude : L’alimentation consciente (AC) est définie comme l’attention portée à ses sensations physiques et à ses émotions au cours d’une expérience alimentaire, et ceci sans jugement. Une association entre l’AC et des habitudes alimentaires favorables à la santé a été suggérée dans la littérature, cependant les données sont peu nombreuses et contrastées. L’objectif de cette étude transversale était par conséquent d’étudier dans un échantillon de la population française les associations entre l’AC et la qualité nutritionnelle, la consommation d'aliments ultra-transformés, l’apport énergétique, ainsi que la contribution des aliments issus de l’agriculture biologique au régime alimentaire.
Matériel et méthodes : En 2023, 13759 participants de l’étude de cohorte NutriNet-Santé ont complété un questionnaire validé évaluant le niveau d’alimentation consciente (MIND-EAT Scale), ainsi qu’au moins trois enregistrements de 24h, permettant d’évaluer l’apport énergétique. Les participants ont aussi complété un fréquentiel alimentaire fournissant des informations sur leur fréquence de consommation de produits biologiques labellisés (FFQ- BIO 2022). L’adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises a été évaluée avec le score du Programme National Nutrition Santé (PNNS-GS2), celle au régime méditerranéen avec le score MEDI-LITE, et le degré de transformation des aliments avec la classification NOVA. Des régressions linéaires ont été réalisées afin d’analyser l’association entre l’AC en tant que variable indépendante (score allant de 1 à 5) et entre les variables dépendantes suivantes, traitées séparément : l'adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises, celle au régime méditerranéen, l’apport énergétique, la consommation d'aliments ultra-transformés, ainsi que la contribution, dans le régime alimentaire, des aliments issus de l’agriculture biologique, en tenant compte des caractéristiques sociodémographiques et de mode de vie des individus.
Résultats et analyses statistiques : La population d’étude comportait 28% d’hommes et 72% de femmes. Le score d’AC moyen était de 3,36 (±0,52). L’AC était associée à une meilleure adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises (β= 0,33 : pour une augmentation d’un point d’AC, l’adéquation aux recommandations nutritionnelles augmentait de 0,33 point ; IC 95% : 0,30, 0,45), une meilleure adéquation au score méditerranéen (β= 0,37 ; IC 95% : 0,,30 0,45), une plus faible consommation d’aliments ultra-transformés (β= -1,55 ; IC 95% : -1,81, -1,29), et un plus faible apport énergétique (β= -36,79 ; IC 95% : -50,92, -22,67). L’AC était également associée à une consommation plus importante d‘aliments issus de l’agriculture biologique (β = 9,72 ; IC 95% : 8,84, 10,60).
Conclusion : L’AC était associée à une alimentation de meilleure qualité. Ces résultats suggèrent que l’AC pourrait être un levier intéressant dans la promotion d’habitudes alimentaires saines. Cependant, des études complémentaires sont nécessaires afin de mieux comprendre les liens entre l’AC et les consommations alimentaires.
Classes d'acceptabilité de taxes alimentaires hypothétiques en France
Publié le 09/01/2025
Florian Manneville ; Barthélemy Sarda ; Emmanuelle Kesse-Guyot ; Sandrine Péneau ; Bernard Srour ; Julia Baudry ; Benjamin Allès ; Yann le Bodo ; Serge Hercberg ; Mathilde Touvier ; Chantal Julia
Manneville F, Sarda B, Kesse-Guyot E, Péneau S, Srour B, Baudry J, Allès B, le Bodo Y, Hercberg S, Touvier M, Julia C. Acceptability patterns of hypothetic taxes on different types of foods in France. Public Health Nutr. 2024 Dec 26:1-34. doi: 10.1017/S1368980024002556. Epub ahead of print. PMID: 39721799.
Contexte et objectif : La mesure dans laquelle des taxes alimentaires sont susceptibles d'être acceptées par la population constituent un élément politique important à prendre en considération lors de l'introduction de telles taxes. L’objectif de ce travail était d’identifier les classes d'acceptabilité des taxes alimentaires chez les adultes français, et d’investiguer les caractéristiques de la population qui y étaient associées.
Matériels et Méthodes : Les données transversales de 27900 participants adultes de la cohorte électronique française NutriNet-Santé ont été utilisées. Les participants ont rempli un questionnaire ad hoc en ligne pour tester les modèles d'acceptabilité de taxes alimentaires hypothétiques (c'est-à-dire le fait d’être (non) favorable à une taxe, combiné aux raisons d’y être (non) favorable) sur 8 types d'aliments : aliments gras, aliments salés, aliments sucrés, aliments gras et salés, produits gras et sucrés, viande, aliments/boissons avec un étiquetage nutritionnel frontal défavorable, aliments ultra-transformés. Les caractéristiques sociodémographiques et anthropométriques, ainsi que les apports alimentaires (relevés de 24 heures) ont été autodéclarés. L'analyse en classes latentes a été utilisée pour identifier les classes d'acceptabilité des taxes alimentaires.
Résultats : Le pourcentage de participants favorables aux taxes variait de 11,5 % pour les produits gras à 78,0 % pour les aliments ultra-transformés. Les classes identifiées étaient les suivantes : 1) "favorable à toutes les taxes alimentaires" (16,9 %), 2) "favorable à toutes les taxes sauf celles sur la viande et les produits gras" (28,9 %), 3) "défavorable à toutes les taxes sauf celles sur les aliments ultra-transformés, le Nutri-score et les produits salés" (26,5 %), 4) "défavorable à toutes les taxes alimentaires" (8,6 %), 5) "pas d'opinion" (19,1 %). La classe 4 présentait une proportion plus élevée de participants ayant un statut socio-économique faible, un indice de masse corporelle supérieur à 30 kg/m2 et une consommation d'aliments visés par les taxes supérieure à la médiane.
Conclusion : Les résultats fournissent des informations stratégiques aux décideurs politiques responsables de la conception des taxes alimentaires, et peuvent aider à identifier les déterminants du niveau d’acceptabilité des taxes alimentaires en fonction des caractéristiques de la population.
Manneville F, Sarda B, Kesse-Guyot E, Péneau S, Srour B, Baudry J, Allès B, le Bodo Y, Hercberg S, Touvier M, Julia C. Acceptability patterns of hypothetic taxes on different types of foods in France. Public Health Nutr. 2024 Dec 26:1-34. doi: 10.1017/S1368980024002556. Epub ahead of print. PMID: 39721799.
Contexte et objectif : La mesure dans laquelle des taxes alimentaires sont susceptibles d'être acceptées par la population constituent un élément politique important à prendre en considération lors de l'introduction de telles taxes. L’objectif de ce travail était d’identifier les classes d'acceptabilité des taxes alimentaires chez les adultes français, et d’investiguer les caractéristiques de la population qui y étaient associées.
Matériels et Méthodes : Les données transversales de 27900 participants adultes de la cohorte électronique française NutriNet-Santé ont été utilisées. Les participants ont rempli un questionnaire ad hoc en ligne pour tester les modèles d'acceptabilité de taxes alimentaires hypothétiques (c'est-à-dire le fait d’être (non) favorable à une taxe, combiné aux raisons d’y être (non) favorable) sur 8 types d'aliments : aliments gras, aliments salés, aliments sucrés, aliments gras et salés, produits gras et sucrés, viande, aliments/boissons avec un étiquetage nutritionnel frontal défavorable, aliments ultra-transformés. Les caractéristiques sociodémographiques et anthropométriques, ainsi que les apports alimentaires (relevés de 24 heures) ont été autodéclarés. L'analyse en classes latentes a été utilisée pour identifier les classes d'acceptabilité des taxes alimentaires.
Résultats : Le pourcentage de participants favorables aux taxes variait de 11,5 % pour les produits gras à 78,0 % pour les aliments ultra-transformés. Les classes identifiées étaient les suivantes : 1) "favorable à toutes les taxes alimentaires" (16,9 %), 2) "favorable à toutes les taxes sauf celles sur la viande et les produits gras" (28,9 %), 3) "défavorable à toutes les taxes sauf celles sur les aliments ultra-transformés, le Nutri-score et les produits salés" (26,5 %), 4) "défavorable à toutes les taxes alimentaires" (8,6 %), 5) "pas d'opinion" (19,1 %). La classe 4 présentait une proportion plus élevée de participants ayant un statut socio-économique faible, un indice de masse corporelle supérieur à 30 kg/m2 et une consommation d'aliments visés par les taxes supérieure à la médiane.
Conclusion : Les résultats fournissent des informations stratégiques aux décideurs politiques responsables de la conception des taxes alimentaires, et peuvent aider à identifier les déterminants du niveau d’acceptabilité des taxes alimentaires en fonction des caractéristiques de la population.
Cohérence des changements alimentaires avec le régime de référence EAT-Lancet : résultats de la cohorte NutriNet-Santé
Publié le 09/01/2025
Gabrielle Rochefort, Hafsa Toujgani, Florine Berthy, Justine Berlivet, Elie Perraud, Benjamin Allès, Mathilde Touvier, Benoît Lamarche, Julia Baudry, Emmanuelle Kesse-Guyot
Rochefort G, Toujgani H, Berthy F, Berlivet J, Perraud E, Allès B, Touvier M, Lamarche B, Baudry J, Kesse-Guyot E. Are dietary changes over eight years in the prospective NutriNet-Santé cohort consistent with the EAT-Lancet reference diet? Am J Clin Nutr. 2024 Dec 9:S0002-9165(24)01430-8. doi: 10.1016/j.ajcnut.2024.12.004. Epub ahead of print. PMID: 39662596.
La transition vers des modèles alimentaires durables, tels que le régime planétaire proposé par la Commission EAT-Lancet, est justifiée pour optimiser la santé et assurer la durabilité de l'environnement. Le régime EAT-Lancet a été proposé en 2019 afin de définir une alimentation saine dans les limites planétaires et ainsi favoriser les cobénéfices.
L’objectif de ce travail était d’examiner, dans la cohorte française NutriNet-Santé, dans quelle mesure l'évolution des changements alimentaires sur une période de 8 ans est en cohérence (ou non ) avec le régime EAT-Lancet.
Les données d’un échantillon de 17 187 participants à l'étude prospective NutriNet-Santé a été considéré. Les apports alimentaires ont été évalués en 2014, 2018 et 2022 à l'aide d'un questionnaire de fréquence alimentaire. La cohérence des régimes alimentaires avec le régime EAT-Lancet a été évalué à l'aide de l'indice alimentaire EAT-Lancet (ELD-I). Ce score implique 14 composantes et mesure la distance aux repères du régime EAT. L'évolution dans le temps du score ELD-I et des sous-scores qui le composent a été évaluée à l'aide de modèles de régression linéaire mixte.
Le score moyen de l'ELD-I en 2014 (35,1 ± 0,4 points) a augmenté en moyenne de 5,5 points [intervalle de confiance à 95 % (IC) : 5,0, 5,9] en 2018, sans nouvelle augmentation en 2022 (+4,2 points par rapport à 2014 : IC à 95 % : 3,6, 4,9). L'augmentation de l'ELD-I observée en 2018 s'explique principalement par l’amélioration des sous-scores de certaines composantes : « Bœuf, agneau et porc » (+3,4 points ; IC à 95 % : 3,1, 3,6, c'est-à-dire une consommation plus faible), « Fruits » (+1,6 point ; IC à 95 % : 1,3, 1,9, c'est-à-dire une consommation plus importante), et « Fruits à coque » (+1,1 point ; IC à 95 % : 1,0, 1,2, c'est-à-dire une consommation plus importante). Des changements d'une ampleur similaire ont été observés entre 2014 et 2022, à l'exception de la composante « Fruits », qui a enregistré une baisse (-1,3 point ; IC à 95 % : -1,7, -0,9).
Les évolutions d’adhérence au fil du temps étaient variables selon les caractéristiques sociodémographiques. Les femmes, les jeunes adultes et les adultes ayant un niveau d'éducation élevé ont connu des changements plus importants dans le score ELD-I au fil du temps.
Les résultats suggèrent que la légère évolution vers des modes d'alimentation plus durables au sein de la cohorte NutriNet-Santé entre 2014 et 2018 s'est stabilisée en 2022. Cela suggère la nécessité d'efforts importants de la part de divers acteurs dans le domaine de la nutrition et de la santé publique pour faciliter la transition vers des modes d'alimentation durables.
Mots-clés : Régime EAT-Lancet ; changements alimentaires ; environnement ; santé ; durabilité ; transition.
Rochefort G, Toujgani H, Berthy F, Berlivet J, Perraud E, Allès B, Touvier M, Lamarche B, Baudry J, Kesse-Guyot E. Are dietary changes over eight years in the prospective NutriNet-Santé cohort consistent with the EAT-Lancet reference diet? Am J Clin Nutr. 2024 Dec 9:S0002-9165(24)01430-8. doi: 10.1016/j.ajcnut.2024.12.004. Epub ahead of print. PMID: 39662596.
La transition vers des modèles alimentaires durables, tels que le régime planétaire proposé par la Commission EAT-Lancet, est justifiée pour optimiser la santé et assurer la durabilité de l'environnement. Le régime EAT-Lancet a été proposé en 2019 afin de définir une alimentation saine dans les limites planétaires et ainsi favoriser les cobénéfices.
L’objectif de ce travail était d’examiner, dans la cohorte française NutriNet-Santé, dans quelle mesure l'évolution des changements alimentaires sur une période de 8 ans est en cohérence (ou non ) avec le régime EAT-Lancet.
Les données d’un échantillon de 17 187 participants à l'étude prospective NutriNet-Santé a été considéré. Les apports alimentaires ont été évalués en 2014, 2018 et 2022 à l'aide d'un questionnaire de fréquence alimentaire. La cohérence des régimes alimentaires avec le régime EAT-Lancet a été évalué à l'aide de l'indice alimentaire EAT-Lancet (ELD-I). Ce score implique 14 composantes et mesure la distance aux repères du régime EAT. L'évolution dans le temps du score ELD-I et des sous-scores qui le composent a été évaluée à l'aide de modèles de régression linéaire mixte.
Le score moyen de l'ELD-I en 2014 (35,1 ± 0,4 points) a augmenté en moyenne de 5,5 points [intervalle de confiance à 95 % (IC) : 5,0, 5,9] en 2018, sans nouvelle augmentation en 2022 (+4,2 points par rapport à 2014 : IC à 95 % : 3,6, 4,9). L'augmentation de l'ELD-I observée en 2018 s'explique principalement par l’amélioration des sous-scores de certaines composantes : « Bœuf, agneau et porc » (+3,4 points ; IC à 95 % : 3,1, 3,6, c'est-à-dire une consommation plus faible), « Fruits » (+1,6 point ; IC à 95 % : 1,3, 1,9, c'est-à-dire une consommation plus importante), et « Fruits à coque » (+1,1 point ; IC à 95 % : 1,0, 1,2, c'est-à-dire une consommation plus importante). Des changements d'une ampleur similaire ont été observés entre 2014 et 2022, à l'exception de la composante « Fruits », qui a enregistré une baisse (-1,3 point ; IC à 95 % : -1,7, -0,9).
Les évolutions d’adhérence au fil du temps étaient variables selon les caractéristiques sociodémographiques. Les femmes, les jeunes adultes et les adultes ayant un niveau d'éducation élevé ont connu des changements plus importants dans le score ELD-I au fil du temps.
Les résultats suggèrent que la légère évolution vers des modes d'alimentation plus durables au sein de la cohorte NutriNet-Santé entre 2014 et 2018 s'est stabilisée en 2022. Cela suggère la nécessité d'efforts importants de la part de divers acteurs dans le domaine de la nutrition et de la santé publique pour faciliter la transition vers des modes d'alimentation durables.
Mots-clés : Régime EAT-Lancet ; changements alimentaires ; environnement ; santé ; durabilité ; transition.
Évaluation des effets toxiques des additifs alimentaires, seuls ou en mélange, sur quatre modèles cellulaires humains
Publié le 09/01/2025
Cynthia Recoules, Mathilde Touvier, Fabrice Pierre, Marc Audebert
Recoules C, Touvier M, Pierre F, Audebert M. Evaluation of the toxic effects of food additives, alone or in mixture, in four human cell models. Food Chem Toxicol. 2024 Dec 14;196:115198. doi: 10.1016/j.fct.2024.115198. Epub ahead of print. PMID: 39675459.
Les additifs alimentaires sont présents dans plus de 50 % des produits alimentaires. Plusieurs études ont suggéré un lien entre la consommation de certains additifs alimentaires et un risque accru de développer un cancer. Cette étude visait à évaluer la génotoxicité de 32 additifs seuls et de six mélanges identifiés par la cohorte NutriNet-Santé comme étant les plus largement consommés. Le criblage de la génotoxicité a été réalisé à l'aide des biomarqueurs γH2AX (pour les composés clastogènes) et pH3 (pour les composés anéugènes) sur quatre modèles cellulaires humains (côlon, foie, rein et neurones) représentant les organes cibles des contaminants alimentaires. Les 32 composés ont été classés en cinq groupes en fonction de leurs profils toxicologiques. Huit additifs étaient cytotoxiques, quatre favorisaient la prolifération cellulaire, deux étaient génotoxiques avec un mode d'action clastogène, et les 19 restants n'étaient ni cytotoxiques ni génotoxiques à la concentration testée. Parmi les six mélanges testés, trois n'étaient ni cytotoxiques ni génotoxiques, un était cytotoxique et deux étaient génotoxiques aux concentrations les plus élevées testées. La génotoxicité observée des mélanges ne peut pas être attribuée aux additifs pris individuellement. Ces résultats suggèrent la possibilité de synergies toxiques dans les mélanges et mettent en évidence les défis liés à l'étude des effets combinés de multiples substances.
Recoules C, Touvier M, Pierre F, Audebert M. Evaluation of the toxic effects of food additives, alone or in mixture, in four human cell models. Food Chem Toxicol. 2024 Dec 14;196:115198. doi: 10.1016/j.fct.2024.115198. Epub ahead of print. PMID: 39675459.
Les additifs alimentaires sont présents dans plus de 50 % des produits alimentaires. Plusieurs études ont suggéré un lien entre la consommation de certains additifs alimentaires et un risque accru de développer un cancer. Cette étude visait à évaluer la génotoxicité de 32 additifs seuls et de six mélanges identifiés par la cohorte NutriNet-Santé comme étant les plus largement consommés. Le criblage de la génotoxicité a été réalisé à l'aide des biomarqueurs γH2AX (pour les composés clastogènes) et pH3 (pour les composés anéugènes) sur quatre modèles cellulaires humains (côlon, foie, rein et neurones) représentant les organes cibles des contaminants alimentaires. Les 32 composés ont été classés en cinq groupes en fonction de leurs profils toxicologiques. Huit additifs étaient cytotoxiques, quatre favorisaient la prolifération cellulaire, deux étaient génotoxiques avec un mode d'action clastogène, et les 19 restants n'étaient ni cytotoxiques ni génotoxiques à la concentration testée. Parmi les six mélanges testés, trois n'étaient ni cytotoxiques ni génotoxiques, un était cytotoxique et deux étaient génotoxiques aux concentrations les plus élevées testées. La génotoxicité observée des mélanges ne peut pas être attribuée aux additifs pris individuellement. Ces résultats suggèrent la possibilité de synergies toxiques dans les mélanges et mettent en évidence les défis liés à l'étude des effets combinés de multiples substances.
Evolution de l’usage à domicile de produits de nettoyage et de désinfection pendant la pandémie de COVID-19 en France
Publié le 03/12/2024
Pacheco Da Silva E, Varraso R, Orsi L, Wiernik E, Goldberg M, Paris C, Fezeu LK, Ribet C, Nadif R, Carrat F, SAPRIS study group, Touvier M, Zins M, Dumas O, Le Moual N.
Pacheco Da Silva E, Varraso R, Orsi L, Wiernik E, Goldberg M, Paris C, Fezeu LK, Ribet C, Nadif R, Carrat F; SAPRIS study group; Touvier M, Zins M, Dumas O, Le Moual N. Changes in household use of disinfectant and cleaning products during the first lockdown period in France. BMC Public Health. 2024 Oct 2;24(1):2691. doi : 10.1186/s12889-024-20202-8
Contexte : Peu d'études ont évalué l'usage à domicile de produits de nettoyage et de désinfection (PND) pendant la pandémie de COVID-19, mais aucune étude longitudinale sur de grandes cohortes en population générale n'a été menée. Nous avons étudié l'évolution de l’usage de PND pendant le premier confinement, à partir des données longitudinales des cohortes françaises NutriNet-Santé et CONSTANCES.
Méthodes : A partir de questionnaires standardisés relatifs aux tâches ménagères en 2018-2019 et pendant le premier confinement en France (17 mars-3 mai 2020), nous avons comparé la durée d'usage hebdomadaire des PND (<1 jour/semaine, usage hebdomadaire <10 min/semaine, 10-30 min/semaine, >30 min/semaine) et le recours à l’aide au ménage (oui/non) avant et pendant le confinement (tests de Bhapkar et de McNemar). De plus, nous avons évalué les changements auto-déclarés dans la fréquence d’utilisation des PND pendant le confinement par rapport à avant (inchangée/augmentée).
Résultats : Les analyses ont été réalisées sur 31 105 participants de NutriNet-Santé (48 ans, 75% de femmes, 81% ≥Bac) et 49 491 participants de CONSTANCES (47 ans, 51% de femmes, 87%≥Bac). Pendant le confinement, par rapport à 2018-2019, la durée d'usage des PND a augmenté (par exemple pour un usage >30 min ; NutriNet-Santé : 44% versus 18% avant le confinement ; CONSTANCES : 63% vs. 16%) et le recours à l’aide au ménage a diminué (NutriNet-Santé : 5% vs. 40% ; CONSTANCES : 3% vs. 56%). En ce qui concerne la fréquence d'utilisation des PND, 55% des participants de NutriNet-Santé (57% femmes/49% hommes) et 83% des participants de CONSTANCES (86% femmes/81% hommes) ont signalé une augmentation de cette fréquence depuis le début du confinement, qui était significativement plus élevée chez les femmes (p<0,0001).
Conclusion : La fréquence ainsi que la durée d'utilisation hebdomadaire des PND ont significativement augmenté depuis la pandémie. Comme l'usage de PND est associé à des problèmes de santé, d'autres études sont nécessaires pour évaluer les impacts potentiels de ces changements sur la santé.
Pacheco Da Silva E, Varraso R, Orsi L, Wiernik E, Goldberg M, Paris C, Fezeu LK, Ribet C, Nadif R, Carrat F; SAPRIS study group; Touvier M, Zins M, Dumas O, Le Moual N. Changes in household use of disinfectant and cleaning products during the first lockdown period in France. BMC Public Health. 2024 Oct 2;24(1):2691. doi : 10.1186/s12889-024-20202-8
Contexte : Peu d'études ont évalué l'usage à domicile de produits de nettoyage et de désinfection (PND) pendant la pandémie de COVID-19, mais aucune étude longitudinale sur de grandes cohortes en population générale n'a été menée. Nous avons étudié l'évolution de l’usage de PND pendant le premier confinement, à partir des données longitudinales des cohortes françaises NutriNet-Santé et CONSTANCES.
Méthodes : A partir de questionnaires standardisés relatifs aux tâches ménagères en 2018-2019 et pendant le premier confinement en France (17 mars-3 mai 2020), nous avons comparé la durée d'usage hebdomadaire des PND (<1 jour/semaine, usage hebdomadaire <10 min/semaine, 10-30 min/semaine, >30 min/semaine) et le recours à l’aide au ménage (oui/non) avant et pendant le confinement (tests de Bhapkar et de McNemar). De plus, nous avons évalué les changements auto-déclarés dans la fréquence d’utilisation des PND pendant le confinement par rapport à avant (inchangée/augmentée).
Résultats : Les analyses ont été réalisées sur 31 105 participants de NutriNet-Santé (48 ans, 75% de femmes, 81% ≥Bac) et 49 491 participants de CONSTANCES (47 ans, 51% de femmes, 87%≥Bac). Pendant le confinement, par rapport à 2018-2019, la durée d'usage des PND a augmenté (par exemple pour un usage >30 min ; NutriNet-Santé : 44% versus 18% avant le confinement ; CONSTANCES : 63% vs. 16%) et le recours à l’aide au ménage a diminué (NutriNet-Santé : 5% vs. 40% ; CONSTANCES : 3% vs. 56%). En ce qui concerne la fréquence d'utilisation des PND, 55% des participants de NutriNet-Santé (57% femmes/49% hommes) et 83% des participants de CONSTANCES (86% femmes/81% hommes) ont signalé une augmentation de cette fréquence depuis le début du confinement, qui était significativement plus élevée chez les femmes (p<0,0001).
Conclusion : La fréquence ainsi que la durée d'utilisation hebdomadaire des PND ont significativement augmenté depuis la pandémie. Comme l'usage de PND est associé à des problèmes de santé, d'autres études sont nécessaires pour évaluer les impacts potentiels de ces changements sur la santé.
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