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Estimation de l’exposition aux résidus de pesticides en fonction de l’origine bio ou conventionnelle des aliments chez des individus omnivores, pesco-végétariens, végétariens et végétaliens

Publié le 29/07/2021
Food Chem Toxicol. 2021 Jul;153:112179. doi: 10.1016/j.fct.2021.112179. Epub 2021 May 20. PMID: 33845070.
Baudry J, Rebouillat P, Allès B, Cravedi JP, Touvier M, Hercberg S, Lairon D, Vidal R, Kesse-Guyot E.

Introduction et but de l’étude : Les personnes suivant des régimes végétariens pourraient être particulièrement exposées aux résidus de pesticides alimentaires étant donné leurs fortes consommations de produits végétaux. Toutefois, peu de données objectives existent concernant l’exposition alimentaire aux résidus de pesticides dans ces populations. En particulier, il n’existe pas de données prenant en considération les modes de production (bio ou conventionnel). L’objectif de cette étude était d’estimer l’exposition alimentaire à 25 pesticides naturels et de synthèse chez des omnivores, pesco-végétariens, végétariens et végétaliens, en prenant en compte les modes de production des aliments consommés.

Matériel et méthodes : Les données de consommations alimentaires ont été recueillies en 2014 à l’aide d’un questionnaire de fréquence alimentaire couplé à une échelle de fréquence de consommation en bio. L’exposition alimentaire (végétale) à 25 pesticides a été estimée à l’aide de la base de données de teneurs en résidus du CVUA Stuttgart prenant en compte le mode de production chez 33,018 omnivores, 555 pesco-végétariens, 501 végétariens et 368 végétaliens de l’étude NutriNet-Santé. Les expositions des régimes observés ainsi que celles basées sur deux scénarios (régimes 100 % bio et 100 % conventionnel) ont été estimées et des tests de Kruskal-Wallis ont été réalisés.

Résultats et analyse statistique : Les niveaux d’exposition variaient selon le pesticide étudié. L’exposition journalière estimée la plus élevée a été observée pour l’imazalil quel que soit le groupe. De manière générale, les végétariens semblaient être le groupe le moins exposé aux résidus de pesticides étudiés tandis que les résultats étaient plus contrastés pour les autres groupes. Ainsi, comparés aux omnivores - à l’exception des pesticides autorisés ou utilisables en bio et du glyphosate - les végétariens présentaient des expositions plus faibles (allant de 0 (végétariens) vs 0,001 (omnivores) µg/kgpc/j pour l’anthraquinone à 0,522 (végétariens) vs 0,754 (omnivores) µg/kgpc/j pour l’imazalil).

Le scénario 100 % conventionnel conduisait à une forte augmentation de l’exposition aux résidus de pesticides (chez les végétaliens l’exposition au glyphosate était accrue jusqu’à 3,7 fois comparée au régime réellement observé), excepté pour les pyréthrines et le spinosad (autorisés en bio) pour lesquels une tendance inverse était observée. A l’inverse, le scenario 100 % bio conduisait à une diminution de l’exposition sauf pour les pesticides autorisés en bio.

Conclusion : Ces résultats indiquent que l’exposition aux résidus de pesticides varient selon les régimes alimentaires et selon les modes de production des aliments et illustrent l’importance de tenir compte de ce dernier paramètre lors de l’estimation de l’exposition alimentaire aux résidus de pesticides. D’autres études représentatives de la population française prenant en compte les modes de production et l’exposition alimentaire liée à la consommation de produits animaux sont nécessaires pour approfondir ces résultats.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33845070/

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