Connexion

L'alimentation consciente est associée à une alimentation davantage végétalisée dans l'étude NutriNet-Santé

Publié le 11/08/2025
Pauline Paolassini-Guesnier, Marion Van Beekum, Emmanuelle Kesse-Guyot, Julia Baudry, Rebecca Shankland, Angélique Rodhain, Alice Bellicha, Christophe Leys,
Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Benjamin Allès & Sandrine Péneau

Paolassini-Guesnier P, Van Beekum M, Kesse-Guyot E, Baudry J, Shankland R, Rodhain A, Bellicha A, Leys C, Hercberg S, Touvier M, Allès B, Péneau S. Mindful eating is associated with a healthier plant-based diet in the NutriNet-Santé study. Sci Rep. 2025 Jun 6;15(1):19928. doi: 10.1038/s41598-025-02195-5. PMID: 40481021; PMCID: PMC12144130.

Introduction et but de l’étude : L'alimentation consciente (AC) peut être globalement définie comme le fait de prêter attention à l'expérience alimentaire avec tous ses sens, et d'être témoin des réactions émotionnelles et physiques qui surviennent avant, pendant, et après l'expérience alimentaire, sans jugement ni réaction. Des données scientifiques suggèrent que ce concept pourrait être une approche efficace pour promouvoir des consommations alimentaires végétalisées favorables à la santé et l'environnement. Toutefois, la littérature ne contient que peu de données sur la relation entre l'AC et ces régimes végétalisés. Cette étude transversale avait pour objectif d’étudier l'association entre l'AC et les consommations alimentaires végétalisées.

Matériels et méthodes : En 2023, 13 768 participants de l’étude NutriNet-Santé ont rempli l'échelle Mind-Eat, qui évalue l'AC (totale et sous-dimensions), ainsi qu'au moins trois enregistrements alimentaires de 24 heures, et un questionnaire de choix alimentaires. La contribution des aliments d'origine végétale a été évaluée à l'aide des scores Plant-based Diet Index (PDI), healthy PDI (hPDI), et unhealthy PDI (uPDI). Les participants ont été classés en cinq groupes : les grands consommateurs de viande, les petits consommateurs de viande, les pesco-végétariens, les végétariens, et les végétaliens/végans. Des régressions linéaires et logistiques multivariables ont été effectuées pour analyser l'association entre l'AC (variable indépendante), et les scores PDI, hPDI et uPDI, les proportions de viande, de poisson, et de produits laitiers dans le régime alimentaire, et les 5 groupes de régime, (variables dépendantes), et ce en tenant compte des facteurs sociodémographiques et de mode de vie.

Résultats : L’AC était positivement associée au PDI (β=1,19; 95%IC: 0,98, 1,41) et au hPDI (β=1,00; 95%IC: 0,76, 1,24), et négativement au uPDI (β= -0,48; 95%IC: -0,70, -0,27), à la consommation de viande (β= -0,63; 95%IC: -0,76, -0,50), et de produits laitiers (β= -0,86; 95%IC: -1,14, -0,58) . Les individus ayant des niveaux plus élevés d’AC étaient plus à même d’être des petits consommateurs de viande (OR=1,13; 95%IC: 1,04, 1,23), pesco-végétariens (OR=1,56.; 95%IC: 1,33, 1,83), végétariens (OR=2,19.; 95%IC: 1,57, 3,05), ou végétaliens/végans (OR=1,35.; 95%IC: 1,24, 1,48). La plupart de ces résultats étaient similaires pour les sous-dimensions de l'AC.

Conclusions : Notre étude a montré que les participants ayant des niveaux élevés d'AC étaient plus susceptibles de suivre des régimes alimentaires végétalisés favorables à la santé. Ces résultats suggèrent que l'AC pourrait être une stratégie prometteuse pour promouvoir une réduction de la consommation de produits animaux, dans la perspective d’une plus grande durabilité alimentaire. Des études longitudinales sont nécessaires pour attribuer un lien de causalité à ces associations.

Mots clés : alimentation consciente ; nutrition ; régimes végétalisés ; végétarien ; végétalien

Copier le lien de l'article :

copié


Publications