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Classes d'acceptabilité de taxes alimentaires hypothétiques en France

Publié le 09/01/2025
Florian Manneville ; Barthélemy Sarda ; Emmanuelle Kesse-Guyot ; Sandrine Péneau ; Bernard Srour ; Julia Baudry ; Benjamin Allès ; Yann le Bodo ; Serge Hercberg ; Mathilde Touvier ; Chantal Julia

Manneville F, Sarda B, Kesse-Guyot E, Péneau S, Srour B, Baudry J, Allès B, le Bodo Y, Hercberg S, Touvier M, Julia C. Acceptability patterns of hypothetic taxes on different types of foods in France. Public Health Nutr. 2024 Dec 26:1-34. doi: 10.1017/S1368980024002556. Epub ahead of print. PMID: 39721799.

Contexte et objectif : La mesure dans laquelle des taxes alimentaires sont susceptibles d'être acceptées par la population constituent un élément politique important à prendre en considération lors de l'introduction de telles taxes. L’objectif de ce travail était d’identifier les classes d'acceptabilité des taxes alimentaires chez les adultes français, et d’investiguer les caractéristiques de la population qui y étaient associées.

Matériels et Méthodes : Les données transversales de 27900 participants adultes de la cohorte électronique française NutriNet-Santé ont été utilisées. Les participants ont rempli un questionnaire ad hoc en ligne pour tester les modèles d'acceptabilité de taxes alimentaires hypothétiques (c'est-à-dire le fait d’être (non) favorable à une taxe, combiné aux raisons d’y être (non) favorable) sur 8 types d'aliments : aliments gras, aliments salés, aliments sucrés, aliments gras et salés, produits gras et sucrés, viande, aliments/boissons avec un étiquetage nutritionnel frontal défavorable, aliments ultra-transformés. Les caractéristiques sociodémographiques et anthropométriques, ainsi que les apports alimentaires (relevés de 24 heures) ont été autodéclarés. L'analyse en classes latentes a été utilisée pour identifier les classes d'acceptabilité des taxes alimentaires.

Résultats : Le pourcentage de participants favorables aux taxes variait de 11,5 % pour les produits gras à 78,0 % pour les aliments ultra-transformés. Les classes identifiées étaient les suivantes : 1) "favorable à toutes les taxes alimentaires" (16,9 %), 2) "favorable à toutes les taxes sauf celles sur la viande et les produits gras" (28,9 %), 3) "défavorable à toutes les taxes sauf celles sur les aliments ultra-transformés, le Nutri-score et les produits salés" (26,5 %), 4) "défavorable à toutes les taxes alimentaires" (8,6 %), 5) "pas d'opinion" (19,1 %).  La classe 4 présentait une proportion plus élevée de participants ayant un statut socio-économique faible, un indice de masse corporelle supérieur à 30 kg/m2 et une consommation d'aliments visés par les taxes supérieure à la médiane.

Conclusion : Les résultats fournissent des informations stratégiques aux décideurs politiques responsables de la conception des taxes alimentaires, et peuvent aider à identifier les déterminants du niveau d’acceptabilité des taxes alimentaires en fonction des caractéristiques de la population.

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