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L’alimentation consciente est associée à une alimentation de meilleure qualité dans l’étude de cohorte NutriNet-Santé

Publié le 09/01/2025
Pauline Paolassini-Guesnier, Marion Van Beekum, Emmanuelle Kesse-Guyot, Julia Baudry, Bernard Srour, Alice Bellicha,  Rebecca Shankland, Angélique Rodhain, Christophe Leys, Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Benjamin Allès, Sandrine Péneau

Paolassini-Guesnier P, Van Beekum M, Kesse-Guyot E, Baudry J, Srour B, Bellicha A, Shankland R, Rodhain A, Leys C, Hercberg S, Touvier M, Allès B, Péneau S. Mindful eating is associated with a better diet quality in the NutriNet-Santé study. Appetite. 2024 Dec 3;206:107797. doi: 10.1016/j.appet.2024.107797. Epub ahead of print. PMID: 39638150.

Introduction et but de l’étude : L’alimentation consciente (AC) est définie comme l’attention portée à ses sensations physiques et à ses émotions au cours d’une expérience alimentaire, et ceci sans jugement. Une association entre l’AC et des habitudes alimentaires favorables à la santé a été suggérée dans la littérature, cependant les données sont peu nombreuses et contrastées. L’objectif de cette étude transversale était par conséquent d’étudier dans un échantillon de la population française les associations entre l’AC et la qualité nutritionnelle, la consommation d'aliments ultra-transformés, l’apport énergétique, ainsi que la contribution des aliments issus de l’agriculture biologique au régime alimentaire.

Matériel et méthodes : En 2023, 13759 participants de l’étude de cohorte NutriNet-Santé ont complété un questionnaire validé évaluant le niveau d’alimentation consciente (MIND-EAT Scale), ainsi qu’au moins trois enregistrements de 24h, permettant d’évaluer l’apport énergétique. Les participants ont aussi complété un fréquentiel alimentaire fournissant des informations sur leur fréquence de consommation de produits biologiques labellisés (FFQ- BIO 2022). L’adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises a été évaluée avec le score du Programme National Nutrition Santé (PNNS-GS2), celle au régime méditerranéen avec le score MEDI-LITE, et le degré de transformation des aliments avec la classification NOVA. Des régressions linéaires ont été réalisées afin d’analyser l’association entre l’AC en tant que variable indépendante (score allant de 1 à 5) et entre les variables dépendantes suivantes, traitées séparément : l'adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises, celle au régime méditerranéen, l’apport énergétique, la consommation d'aliments ultra-transformés, ainsi que la contribution, dans le régime alimentaire, des aliments issus de l’agriculture biologique, en tenant compte des caractéristiques sociodémographiques et de mode de vie des individus.

Résultats et analyses statistiques : La population d’étude comportait 28% d’hommes et 72% de femmes.  Le score d’AC moyen était de 3,36 (±0,52). L’AC était associée à une meilleure adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises (β= 0,33 : pour une augmentation d’un point d’AC, l’adéquation aux recommandations nutritionnelles augmentait de 0,33 point ; IC 95% : 0,30, 0,45), une meilleure adéquation au score méditerranéen (β= 0,37 ; IC 95% : 0,,30 0,45), une plus faible consommation d’aliments ultra-transformés (β= -1,55 ; IC 95% : -1,81, -1,29), et un plus faible apport énergétique (β= -36,79 ; IC 95% : -50,92, -22,67). L’AC était également associée à une consommation plus importante d‘aliments issus de l’agriculture biologique (β = 9,72 ; IC 95% : 8,84, 10,60).

Conclusion : L’AC était associée à une alimentation de meilleure qualité. Ces résultats suggèrent que l’AC pourrait être un levier intéressant dans la promotion d’habitudes alimentaires saines. Cependant, des études complémentaires sont nécessaires afin de mieux comprendre les liens entre l’AC et les consommations alimentaires.

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