L'impulsivité en tant que trait de personnalité est associée à un risque accru d'incidence du diabète de type 2 chez les adultes après 8 ans de suivi : résultats de la cohorte NutriNet-Santé
Publié le 13/09/2024
Carlos Gomez‑Martinez, Pauline Paolassini‑Guesnier, Leopold Fezeu, Bernard Srour, Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Nancy Babio, Jordi Salas‑Salvado* and Sandrine Peneau*
(*contributions égales)
DOI : 10.1186/s12916-024-03540-7
Contexte : Le diabète de type 2 est l'une des maladies les plus répandues et évitables à l'échelle mondiale. L'impulsivité, un trait psychologique caractérisé par une tendance à prendre des décisions rapides sans réflexion préalable, a été suggérée comme un facteur influençant divers états de santé. Cependant, aucune étude n'a jusqu'à présent exploré l'association entre l'impulsivité et l'incidence du diabète de type 2. Cette étude vise à évaluer l'association prospective entre l'impulsivité et le risque de développer un diabète de type 2.
Méthodes : Cette étude observationnelle prospective a été menée entre mai 2014 et février 2023 dans le cadre de la cohorte NutriNet-Santé. Les données ont été recueillies via une plateforme en ligne auprès de la population adulte française, avec une inscription volontaire. Parmi les 157 591 adultes (âgés de 18 ans et plus) participants à l'évaluation de l'impulsivité, 109 214 ont été exclus en raison de la présence de diabète de type 1 ou 2 préexistant ou de données manquantes sur l'impulsivité ou le suivi du diabète. L'impulsivité et ses sous-dimensions (attentionnelle, motrice et de non-préméditation) ont été mesurées à l'aide de l'échelle d'impulsivité de Barratt (BIS-11). L'incidence du diabète de type 2 a été confirmée au cours du suivi, avec validation médicale par des experts selon la classification CIM-10. Des modèles de régression de Cox ont été utilisés pour évaluer l'association entre l'impulsivité (par incrément d'un écart-type) et le risque de diabète de type 2, en ajustant sur les facteurs de confusion pertinents.
Résultats : Parmi les 48 377 participants retenus pour l'analyse (77,6 % de femmes ; âge moyen = 50,6 ± 14,5 ans), 556 cas de diabète de type 2 ont été diagnostiqués au cours d'un suivi médian de 7,78 ans (IQR : 3,97–8,49 ans). L'impulsivité mesurée au départ était associée à un risque accru d'incidence du diabète de type 2 (HR = 1,10 [1,02, 1,20]). Le sous-facteur d'impulsivité motrice montrait une association positive significative avec le risque de diabète de type 2 (HR = 1,14 [1,04, 1,24]), tandis qu'aucune association n'était observée pour les sous-facteurs d’impulsivité attentionnelle et de non-préméditation.
Conclusions : L'impulsivité, en particulier dans sa dimension motrice, est associée à un risque accru de diabète de type 2. Si ces résultats sont confirmés dans d'autres populations et contextes, l'impulsivité pourrait devenir un facteur de risque psychologique important à considérer dans les stratégies de prévention du diabète de type 2.
(*contributions égales)
DOI : 10.1186/s12916-024-03540-7
Contexte : Le diabète de type 2 est l'une des maladies les plus répandues et évitables à l'échelle mondiale. L'impulsivité, un trait psychologique caractérisé par une tendance à prendre des décisions rapides sans réflexion préalable, a été suggérée comme un facteur influençant divers états de santé. Cependant, aucune étude n'a jusqu'à présent exploré l'association entre l'impulsivité et l'incidence du diabète de type 2. Cette étude vise à évaluer l'association prospective entre l'impulsivité et le risque de développer un diabète de type 2.
Méthodes : Cette étude observationnelle prospective a été menée entre mai 2014 et février 2023 dans le cadre de la cohorte NutriNet-Santé. Les données ont été recueillies via une plateforme en ligne auprès de la population adulte française, avec une inscription volontaire. Parmi les 157 591 adultes (âgés de 18 ans et plus) participants à l'évaluation de l'impulsivité, 109 214 ont été exclus en raison de la présence de diabète de type 1 ou 2 préexistant ou de données manquantes sur l'impulsivité ou le suivi du diabète. L'impulsivité et ses sous-dimensions (attentionnelle, motrice et de non-préméditation) ont été mesurées à l'aide de l'échelle d'impulsivité de Barratt (BIS-11). L'incidence du diabète de type 2 a été confirmée au cours du suivi, avec validation médicale par des experts selon la classification CIM-10. Des modèles de régression de Cox ont été utilisés pour évaluer l'association entre l'impulsivité (par incrément d'un écart-type) et le risque de diabète de type 2, en ajustant sur les facteurs de confusion pertinents.
Résultats : Parmi les 48 377 participants retenus pour l'analyse (77,6 % de femmes ; âge moyen = 50,6 ± 14,5 ans), 556 cas de diabète de type 2 ont été diagnostiqués au cours d'un suivi médian de 7,78 ans (IQR : 3,97–8,49 ans). L'impulsivité mesurée au départ était associée à un risque accru d'incidence du diabète de type 2 (HR = 1,10 [1,02, 1,20]). Le sous-facteur d'impulsivité motrice montrait une association positive significative avec le risque de diabète de type 2 (HR = 1,14 [1,04, 1,24]), tandis qu'aucune association n'était observée pour les sous-facteurs d’impulsivité attentionnelle et de non-préméditation.
Conclusions : L'impulsivité, en particulier dans sa dimension motrice, est associée à un risque accru de diabète de type 2. Si ces résultats sont confirmés dans d'autres populations et contextes, l'impulsivité pourrait devenir un facteur de risque psychologique important à considérer dans les stratégies de prévention du diabète de type 2.