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Analyse de l’association prospective entre le score d’adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises de 2017 (PNNS-GS2) et l’apparition de surpoids et d’obésité dans la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 08/04/2020
PLoS Med. 2019; 16(12):e1003007
Chaltiel D, Julia C, Adjibade M, Touvier M, Hercberg S, Kesse-Guyot E.

Introduction et but de l’étude : Le nouveau score d’adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises de mars 2017 (PNNS-GS2) a été préalablement validé. Cette validation doit être poursuivie par l’évaluation de la valeur prédictive de ce nouveau score sur les événements de santé. Le surpoids et l’obésité étant des facteurs de risque majeurs de morbi-mortalité très liés à l’alimentation, cette étude visait donc à analyser leur association prospective avec le PNNS-GS2. Un objectif secondaire est de comparr ces résultats à ceux obtenus avec  le PNNS-GS, reflétant les précédentes recommandations.

Matériel et Méthodes : L’échantillon était constitué de participants recrutés parmi les adultes français au sein de la cohorte prospective NutriNet-Santé (N=31804 pour le surpoids et 42471 pour l’obésité). Le PNNS-GS et le PNNS-GS2 ont été calculés à partir des données alimentaires recueillies au cours des 2 premières années de suivi, puis les poids ont été enregistrés lors des réponses à différents questionnaires. L’association entre les scores et l’incidence de surpoids ou d’obésité a été modélisée par un modèle de Cox. Les événements étaient définis comme avoir un IMC devenant supérieur à 25 ou 30, pour le surpoids ou l’obésité respectivement. Nous avons également utilisé un modèle mixte pour évaluer l’impact des scores sur la prise de poids. La comparaison au PNNS-GS s’est faite par l’intermédiaire du mPNNS-GS, score modifié sans la composante « activité physique ».

Résultats : Les moyennes des scores dans notre échantillon étaient de 2,2 (SD=3,2) pour le PNNS-GS2 et 8.2 (SD=1.6) pour le mPNNS-GS. Le PNNS-GS2 est significativement associé à l’incidence de surpoids et d’obésité dans notre cohorte, en quintiles comme en continu, comme le montrent les Hazard Ratios du tableau suivant (modèles ajustés sur âge (échelle de temps), sexe, apport énergétique et taille, en gras si significatifs), et ce de façon plus marquée que le mPNNS-GS. Les tests de tendance linéaire sur les quintiles de PNNS-GS2 étaient significatifs (p<0.0001 pour le surpoids et l’obésité). Concernant le mPNNS-GS, le test de tendance pour le surpoids était significatif (p=0.001) mais à la limite de la significativité pour l’obésité (p=0.053).

Conclusion : L’association forte du PNNS-GS2 avec les incidences de surpoids et d’obésité renforcent sa validité de construit. Sa supériorité apparente sur le mPNNS-GS contribue à la pertinence des nouvelles recommandations nutritionnelles. L’association avec d’autres événements de santé devra être testée.

Pour en savoir plus : score PNNS-GS2

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31887145

 

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Associations entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le risque de diabète de type 2 dans la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 26/03/2020
JAMA Intern Med. 2019

Srour B, Fezeu LK, Kesse-Guyot E, Allès B, Debras C, Druesne-Pecollo N, Chazelas E, Deschasaux M, Hercberg S, Galan P, Monteiro CA, Julia C, Touvier M.

Les aliments ultra-transformés (UPF) sont répandus dans les régimes alimentaires occidentaux. Leur consommation a été associée dans des études prospectives récentes à des risques accrus de mortalité toutes causes et maladies chroniques comme le cancer, les maladies cardiovasculaires, l’hypertension et les dyslipidémies ; cependant, aucune étude sur le risque de diabète n’existe.
Objectif : Évaluer les associations entre la consommation de UPF et le risque de diabète de type 2.

Méthodes : 104 707 participants de 18 ans et plus de la cohorte française NutriNet-Santé (2009-2019) ont été inclus. Les données sur les apports alimentaires ont été recueillies à l'aide d’enregistrements alimentaires de 24 h répétés (5,7 par participant en moyenne), conçus pour enregistrer les habitudes des participants. La classification NOVA a été appliquée. Les associations entre la consommation UPF et le risque de T2D ont été évaluées à l'aide de modèles de Cox multivariable (ajustés sur des facteurs de confusion sociodémographiques, anthropométriques, mode de vie, antécédents médicaux et facteurs nutritionnels).

Résultats : 104 707 participants (21 800 [20,8 %] hommes et 82 907 [79,2 %] femmes) ont été inclus. Les risques absolus de diabète chez les consommateurs d’UPF les plus bas et les plus élevés étaient de 113 et 166 pour 100 000 années-personnes, respectivement. La consommation de UPF était associée à un risque plus élevé de diabète (rapport de risque instantané [HR] pour un incrément absolu de 10 dans le pourcentage d'UPF dans l'alimentation=1,15 ; IC à 95 %, 1,06-1,25 ; suivi médian, 6,0 ans ; 582 252 années-personnes ; 821 incidents). Ces résultats sont restés statistiquement significatifs après ajustement sur plusieurs marqueurs de la qualité nutritionnelle du régime alimentaire, pour d'autres comorbidités métaboliques et pour le changement de poids.

Conclusions et pertinence : Dans cette grande étude prospective observationnelle, la consommation d’UPF était associée à une augmentation du risque de diabète. Même si ces résultats doivent être confirmés dans d'autres populations, ils soutiennent les efforts des autorités de santé publique pour recommander de limiter la consommation des UPF.

Pour en savoir plus : AUT & cancer ; & troubles fonctionnels digestifs ; & mortalité ; & symptômes dépressifs

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31841598
 

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Association prospective entre les comportements alimentaires durables évalués par l’index générique de durabilité des régimes (SDI), la prise de masse corporelle et le risque d’obésité dans la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 25/03/2020
Am J Clin Nutr. 2019; nqz259

Seconda L, Egnell M, Julia C, Touvier M, Hercberg S, Pointereau P, Lairon D, Allès B, Kesse-Guyot E.

Introduction et but de l’étude : La non-durabilité des systèmes alimentaires est à l’origine d’enjeux environnementaux et de santé publique. Depuis quelques années nous pouvons remarquer un intérêt croissant pour l’identification de comportements alimentaires plus durables. Notre objectif est d’étudier les associations prospectives entre la durabilité des régimes alimentaires, évaluée par un indice holistique, le SDI, et le risque d’obésité ou de prise de masse corporelle au sein d’une population d’adultes français sur un temps de suivi d’environ 3 ans.

Méthodes : Le SDI a été mesuré chez 26894 participants à l’étude NutriNet-Santé grâce aux bases de données développées dans le projet BioNutrinet. Pour ces participants, le poids et la taille ont été collectés tous les ans entre 2014 et 2018. Des modèles mixtes nous ont permis d’étudier d’éventuelles différences dans l’évolution de la corpulence au sein des quintiles sexe-spécifiques de SDI. Le risque d’obésité a été évalué par un modèle de Cox après prise en compte de multiples facteurs d’ajustements.

Résultats : Au début de l’étude, des différences importantes de corpulence sont observées selon les quintiles de SDI. Les personnes ayant un indice de masse corporelle (IMC) supérieure ou égale à 30 kg/m2 étaient plus nombreuses dans le quintile le moins durable. De plus, le modèle mixte principal montre une augmentation d’IMC de 0,14 kg/m2 par an dans ce dernier quintile alors que cette augmentation est significativement plus basse dans les trois quintiles les plus durables. Aussi, le risque d’obésité était significativement plus bas dans le quintile le plus durable par rapport au moins durable, après de multiples ajustements HRQ5 vs. Q1=0.21 (IC95%=0.15-0.29).

Conclusions : Cette étude montre ainsi une forte association entre l’adoption d’un régime durable et le risque d’obésité ou de prise de poids. Cette association peut s’expliquer à la fois par des différences importantes de quantité consommée par groupes alimentaires, ainsi qu’une consommation plus forte d’aliments issus de l’agriculture biologique, et une consommation plus faible de produits préparés industriellement réduisant l’exposition à différents composés qui pourraient être impliqués dans les mécanismes d’augmentation de la masse corporelle. Finalement, les résultats mettent en évidence l’importance pour la protection de l’environnement et des ressources, et en termes de santé publique de promouvoir une alimentation plus durable et de la rendre accessible à tous.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31725157
 

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La restriction cognitive et les antécédents de régimes alimentaires sont associés négativement à la consommation d'aliments biologiques

Publié le 25/03/2020
Nutrients. 2019; 11(10) E2468

Giudici KV, Baudry J, Méjean C, Lairon D, Bénard M, Hercberg S, Bellisle F, Kesse-Guyot E, Péneau S

Au cours des dernières décennies, la consommation d'aliments biologiques (aliments bio) a augmenté dans de nombreux pays, toutefois les raisons individuelles qui conduisent à ces choix demeurent peu claires. Cette étude visait à évaluer les associations entre la restriction cognitive (RC), l'historique des régimes et la consommation d'aliments biologiques. Cette analyse transversale portait sur 20 085 consommateurs d'aliments biologiques de la cohorte NutriNet-Santé. La RC (score allant de 1 à 4) a été évaluée à l’aide d’un questionnaire  « Three-Factor-Eating-Questionnaires » et la pratique de régimes alimentaires (jamais vs. passé/courant) a été évaluée à l’aide un questionnaire ad hoc. La fréquence de la consommation d'aliments biologiques au total et au sein de 16 groupes d'aliments a été évaluée à l’aide d’un questionnaire portant sur la fréquence de la consommation d'aliments biologiques. Une régression linéaire et une analyse de covariance (ANCOVA) ont été réalisées afin d’étudier l'association entre le score CR, l'historique de régimes et la contribution de la consommation d'aliments biologiques dans le régime.

Une part plus faible d’aliments bio a été observée chez les femmes ayant des niveaux de RC plus élevés (β = -3,61 %, IC à 95 % : -4,32 ; -2,91 pour 1 point de RC, p < 0,001) et ayant des antécédents de régime (31,1 ± 0,4 % dans le passé/courant vs 32,6 ± 0,3 % chez celles qui n’avaient jamais suivi de régime ; p = 0,001). Des associations constantes ont été observées chez les hommes ayant des antécédents de régimes (26,4 ± 0,8 % pour les régimes passés/courants vs 28,7 ± 0,4 % pour  les hommes n'ayant jamais suivi de régime ; p = 0,012). Dans l'ensemble, les personnes - en particulier les femmes - ayant un score CR plus élevé ou ayant des antécédents de régimes alimentaires choisissaient moins des aliments biologiques.

Nos résultats illustrent la complexité de motifs potentiellement concomitants intervenant lors des choix alimentaires, dans un contexte d'intérêt croissant pour la consommation d'aliments biologiques.

Pour en savoir plus : Perspectives temporelles & consommation d’aliments bio ; Satisfaction avec la vie & consommation d’aliments bio

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31618887
 

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Etude de l’association prospective entre scores nutritionnels et pathologies cardiovasculaires : l’adhérence au régime Méditerranéen est-elle davantage associée aux pathologies cardiovasculaires que l’adhérence aux recommandations nutritionnelles ?

Publié le 25/03/2020
Am Heart J. 2019;217 :1-12

Trébuchet A, Julia C, Fézeu L, Touvier M, Chaltiel D, Hercberg S, Galan P, Adjibade M, Kesse-Guyot E.

Contexte : Le rôle de la nutrition dans les pathologies cardiovasculaires (MCV) est un enjeu de santé publique. Si le rôle protecteur d’un régime Méditerranéen sur le risque de MCV est clairement documenté, la supériorité de ce régime par rapport aux recommandations officielle nationales n’a pas été évaluée à ce jour. Notre objectif est donc d’évaluer l’association prospective entre différents scores nutritionnels et l’incidence de MCV.

Méthodes : Un total de 94 113 participants de la cohorte NutriNet-Santé ont été suivis entre mars 2009 et mars 2018 et ont complété différents questionnaires dont des enregistrements alimentaires de 24h répétés. Les participants devaient avoir complété au moins 3 questionnaires nutritionnels au cours des deux premières années de suivi – indicateur de l’exposition, avoir les données nécessaires pour le calcul du score mPNNS-GS (score d’adhérence aux recommandations nutritionnelles françaises de 2001). Trois scores nutritionnels ont été calculés : le LAMD (adéquation au régime méditerranéen), le  mPNNS-GS (score d’adhérence aux recommandations nutritionnelles françaises) et le AHEI-2010 (adéquation aux recommandations nutritionnelles américaines). Les associations entre scores nutritionnels et 1) MCV et 2) sous-groupes des MCV : angor, angioplastie, infarctus du myocarde, syndrome coronarien aigu, accident vasculaire cérébral, et décès par maladie cardiovasculaire ont été estimées au moyen de modèles de Cox à risques proportionnels multivariables.

Résultats : Nous avons documenté 1399 événements pour les MCV. Le risque de MCV chez les participants présentant plus haut comparé au plus bas quartile de score était, pour le LAMD de 0,79 (95% IC : 0,67-0,93, P-trend=0,004) et de 0,75 (95% IC : 0,63-0,89, P-trend=0,002) pour AHEI-2010. Les résultats obtenus sont équivalents lorsque sont supprimés les événements précoces, les sujets les moins répondants (nombre d’enquêtes alimentaires <6) et lorsque l’on considère les incidents ischémiques transitoires. Dans ce dernier cas, l’association entre le mPNNS-GS et le risque de MCV était significative.

Conclusions :Une qualité nutritionnelle élevée est associée à un risque plus faible de MCV et ce quel que soit le score considéré (LAMD, AHEI-2010 et mPNNS-GS). Un score reflétant les nouvelles recommandations nutritionnelles, plus proches du régime méditerranéen devrait renforcer l’effet protecteur des recommandations nationales nutritionnelles vis-à-vis du risque cardiovasculaire.

Pour en savoir plus : Scores nutritionnels & asthme ; Scores nutritionnels et cancers.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31450161
 

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