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Symptômes dépressifs, consommation de fruits et légumes et concentration urinaire de 3-indoxylsulfate : une étude cas-témoin nichée dans la cohorte française NutriNet-Santé

Publié le 19/08/2020
Eur J Nutr. 2020
Szabo de Edelenyi F, Philippe C, Druesne-Pecollo N, Naudon L, Rabot S, Hercberg S, Latino-Martel P, Kesse-Guyot E, Galan P.

Objectif : De précédentes études épidémiologiques ont mis en évidence une association négative entre la consommation de fruits et légumes et le risque de développer des symptômes dépressifs. Cette association pourrait être due à l’influence de l’alimentation sur la flore intestinale, et être médiée par l’indole, un métabolite produit par les bactéries intestinales, qui pourrait être associé au développement de troubles de l’humeur. En conséquence, le but de ce travail était d’étudier les relations entre consommation de fruits et légumes, symptômes dépressifs récurrents et indole, en utilisant une mesure de sa principale forme excrétée dans les urines, le 3-indoxylsulfate, comme biomarqueur.

Matériel et méthode : Une étude cas-témoins nichée a été réalisée sur 891 femmes (âgée de 45 à 65 ans) participant à l’étude Nutrinet-Santé et pour lesquelles des données alimentaires et des échantillons biologiques étaient disponibles. Les cas (n=297) étaient définis comme ayant des scores ≥ 16 aux 2 questionnaires Center for Epidemiologic Studies-Depression Scale (CES-D) posés à 2 ans d’intervalle durant le suivi. Ces cas ont été appairés chacun avec 2 sujets témoins ayant leurs 2 scores CES-D < 16. La concentration en 3-indoxylsulfate urinaire a été mesurée comme biomarqueur de la production d’indole par la flore microbienne intestinale. Des modèles de régression logistique appariée multivariés ont été utilisés pour tester l’association entre la consommation de fruits et légumes d’une part, le niveau de 3-indoxylsulfate urinaire d’autre part et la présence de symptômes dépressifs récurrents. Nous avons également étudié l’association entre la consommation de fruits et légumes et la concentration de 3-indoxylsulfate urinaire en utilisant des modèles d’analyse de variance multivariés.

Résultats : Nous avons mis en évidence une association négative entre la consommation de fruits et légumes et le risque de développer des symptômes dépressifs récurrents sur une période de 2 ans. La consommation de fruits et légumes était également inversement associée à la concentration de 3-indoxylsulfate dans les urines. Cependant, aucune association n’a été observée entre le niveau de 3-indoxylsulfate urinaire et la présence de symptômes dépressifs sur cet échantillon.

Conclusion : Nos résultats confirment qu’une faible consommation de fruits et légumes augmente le risque de la survenue de symptômes dépressifs récurrents. Nous avons également trouvé une association négative entre la consommation de fruits et légumes et le niveau de 3-indoxylsulfate dans les urines. Néanmoins, il n’est pas possible de conclure à un possible rôle de médiation de la relation entre consommation de fruits et légumes et les symptômes dépressifs via l’indole produit par la flore bactérienne intestinale à partir du tryptophane, car il n’y avait pas de relation significative entre 3-indoxylsulfate et présence de symptômes dépressifs récurrents sur cette population.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32588216/

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Absence d’association entre la charge alimentaire inflammatoire et le risque de fracture : résultats à partir de la cohorte française NutriNet-Santé

Publié le 19/08/2020
Joint Bone Spine. 2020:S1297-319X(20)30109-3. 
Herrou J, Julia C, Kesse-Guyot E, Touvier M, Hercberg S, Roux C, Briot K.

Introduction : Les maladies inflammatoires chroniques et l’inflammation systémique sont associées à une augmentation du risque de fractures. Des études récentes conduites chez les femmes ménopausées suggèrent que l’inflammation liée à l’alimentation était aussi associée à une augmentation de ce risque. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’association entre la charge alimentaire inflammatoire calculée à partir de l’Alternate Dietary Inflammatory Index (ADII) et le risque de fractures vertébrales et de fractures majeures de faible traumatisme chez les femmes ménopausées et les hommes de plus de 50 ans.

Patients et méthodes : 14775 Nutrinautes ont été inclus dans l’étude à partir de la cohorte française NutriNet-Santé. L’objectif de cette cohorte est d’évaluer les relations entre la santé et la nutrition et de comprendre les déterminants des comportements alimentaires. Le score ADII de chaque participant a été calculé à partir des questionnaires alimentaires déclarés pendant les 2 premières années après l’inclusion. Les fractures incidentes de faible traumatisme étaient rétrospectivement rapportées par les participants sur un questionnaire additionnel publié sur le site internet. Les hazard ratio ont été obtenus à partir d’un modèle à risques proportionnels de Cox pour caractériser l’association  entre l’ADII divisé en quartiles et la survenue de fractures incidentes de faible traumatisme.

Résultats : La charge alimentaire inflammatoire était disponible pour 12551 Nutrinautes (8297 (66,1 %) femmes et 4254 (33,9 %) hommes). Les participants étaient âgés en moyenne de 58,4 (+/- 6,06) et 61,2 (+/- 6,09) ans respectivement. La durée de suivi était de 8,34 (+/- 1,82) ans. Les Nutrinautes avec un score ADII élevé (quartile supérieur) étaient significativement plus jeunes (p < 0,0001), avec un BMI supérieur (p < 0,0001), un nombre de fumeurs plus élevé (p<0,0001) et une consommation d’alcool plus importante (p<0,0001). Les prises de traitement hormonal substitutif (p<0,0001), de calcium (uniquement chez les femmes) (p=0,01) et de vitamine D (p<0,0001) étaient significativement plus importantes chez les Nutrinautes avec un faible score ADII. Il n’y avait pas de différence dans la prise de traitement anti ostéoporotique selon le score ADII. Le diabète et les rhumatismes inflammatoires n’étaient pas associés à un score ADII élevé chez les femmes et les hommes. Des fractures vertébrales incidentes ont été observées chez les femmes (93 (1,1 %)) et chez les hommes (18 (0,4%)). Des fractures incidentes de faible traumatismes sont survenues chez 832 (10 %) femmes et 189 (4,4 %) hommes. La moyenne du score ADII était de -1,41 (+/-3,64) chez les femmes et -1,09 (+/- 4,40) chez les hommes. Le score ADII n’était pas associé à une augmentation du risque de fractures vertébrales (p = 0,51), de toutes les fractures incidentes confondues (p = 0,71) et de fractures majeures (p = 0,77) chez les femmes et chez les hommes (p = 0,75 pour les fractures toutes confondues et p = 0,81 pour les fractures majeures), après ajustement sur les facteurs confondants.

Discussion : Dans cette cohorte française issue de la population générale, une charge alimentaire pro inflammatoire n’était pas associée à une augmentation du risque de fractures. Cependant la moyenne de la charge alimentaire inflammatoire est inférieure à celles d’autres études suggérant une population plus saine, comme confirmé par une faible prévalence du diabète (2 % chez les femmes et 5,5 % chez les hommes) dans notre étude.

Conclusion : Cette étude conduite chez les femmes ménopausées et les hommes de plus de 50 ans issus de la population générale n’a pas montré d’association entre la charge alimentaire inflammatoire et le risque de fractures incidentes. 

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32534198/
 

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Comportements alimentaires et acné à l’âge adulte : Résultats d’une étude transversale issue de la cohorte prospective NutriNet-Santé

Publié le 19/08/2020
JAMA Dermatol. 2020;156(8):1–9.
Penso L, Touvier M, Deschasaux M, Szabo de Edelenyi F, Hercberg S, Ezzedine K, Sbidian E.

Introduction : L’acné est une dermatose inflammatoire chronique, multifactorielle, pouvant avoir un impact psychologique majeur. L’association entre l’alimentation et la survenue et l’aggravation de l’acné, notamment avec la consommation de produits laitiers et/ou d’aliments gras et sucrés, reste peu claire.
Objectif : Evaluer l’association entre le comportement alimentaire et la présence de l’acné à l’âge adulte.

Méthodes : La présente étude transversale a été réalisée entre novembre 2018 et juillet 2019 et est issue de la e-cohorte NutriNet-Santé lancée en France en mai 2009. Un total de 24 452 participants adultes ont complété un questionnaire mis à disposition en ligne sur la thématique de l’acné, nous permettent d’accéder à leur statut vis-à-vis de la maladie : n’ayant jamais eu d’acné, ayant eu de l’acné dans le passé ou ayant de l’acné actuellement. L’association avec le comportement alimentaire (l’apport alimentaire, l’apport nutritionnel et des patterns alimentaires issus d’une analyse en composantes principales) et la présence de l’acné chez l’adulte ou le fait d’avoir eu de l’acné dans le passé a été étudiée à l’aide de régressions logistiques multinomiale ajustés sur des facteurs de confusion potentiels (l’âge, le sexe, l’activité physique, le statut tabagique, le niveau de diplôme obtenu, l’apport énergétique journalier, le nombre d’enquête alimentaire complétée et la dépression).

Résultats : 24 452 participants adultes ont complété le questionnaire ainsi qu’au moins 3 enquêtes alimentaires (moyenne d’âge [SD] de 57 ans [14], 18 327 (75 %) étaient des femmes). Parmi eux 11 324 (46 %) déclaraient avoir eu ou avoir encore de l’acné au moment du questionnaire. Après ajustement, était retrouvée une association significative entre l’acné présente à l’âge adulte et la consommation de produits gras et sucrés (ORa 1.54, IC 95 % 1,09-2,16), de boissons sucrées (ORa 1,18, IC 95 % 1,01-1,38) et de lait (ORa 1,12, IC 95 % 1,00-1,25*). Une alimentation en teneur énergétique élevé était associée à la présence de l’acné chez l’adulte (aOR 1,13, IC 95 % 1,05-1,18).

Conclusion : La consommation de lait, de boissons sucrées et d’aliments gras et sucrés semble être associée avec la présence de l’acné chez l’adulte. D’autres études à plus grande échelle sont nécessaires pour étudier l’association entre l’alimentation et l’acné à l’âge adulte.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32520303/

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Apport alimentaire en zinc et maladie inflammatoire de l'intestin dans la cohorte française NutriNet-Santé

Publié le 02/06/2020
Am J Gastroenterol. 2020;10.14309/ajg.0000000000000688
Vasseur P, Dugelay E, Benamouzig R, Savoye G, Hercberg S, Touvier M, Hugot JP, Julia C, Lan A, Buscail C.

Introduction : Cette étude visait à évaluer l'association entre la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH) incidente et l'apport alimentaire en zinc. 

Méthodes : Les participants de la cohorte NutriNet-Santé ayant complété au moins trois enregistrements alimentaires de 24 heures ont été inclus et les cas incidents de MC ou de RCH ont été identifiés. Des modèles de Poisson multivariables ont été réalisés pour évaluer les associations entre les terciles de l'apport en zinc et la MC ou la RCH. 

Résultats : Parmi les 105 832 participants, 27 ont déclaré un cas de MC et 48 un cas de RCH. Les risques relatifs de MC diminuaient avec l'apport alimentaire en zinc. Par rapport aux participants dans le tercile d’apport en zinc le plus faible, les risques relatifs de MC étaient de 0,60 (intervalle de confiance à 95 % [0,22-1,66]) et de 0,12 (intervalle de confiance à 95 % [0,02-0,73]) pour le deuxième tercile et le tercile le plus élevé, respectivement (P de tendance linéaire = 0,02). Aucune association significative n'a été observée pour la RCH. 

Discussion : L'apport alimentaire en zinc était inversement associé à la MC incidente. 

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32467505/

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Associations entre l’apport alimentaire en fibres et le risque de maladies cardiovasculaires, cancer, diabète de type 2 et mortalité dans la cohorte prospective NutriNet-Santé

Publié le 02/06/2020
Am J Clin Nutr. 2020;nqaa063. doi:10.1093/ajcn/nqaa063
Partula V, Deschasaux M, Druesne-Pecollo N, Latino-Martel P, Desmetz E, Chazelas E, Kesse-Guyot E, Julia C, Fezeu LK, Galan P, Hercberg S, Mondot S, Lantz O, Quintana-Murci L, Albert ML, Duffy D; Milieu Intérieur Consortium, Srour B, Touvier M.

Introduction : De nombreuses études suggèrent que les fibres alimentaires pourraient jouer un rôle protecteur vis-à-vis du développement de pathologies chroniques. Cependant, le niveau de preuve est inégal selon les pathologies considérées et pourrait dépendre du type de fibres et de leur source alimentaire.

Objectif : Notre objectif était donc d’étudier les associations entre l’apport alimentaire en fibres et le risque de maladies cardiovasculaires, cancer, diabète de type 2 et mortalité dans la cohorte NutriNet-Santé (2009-2019), en considérant différents types de fibres – totales, insolubles, solubles, et différentes sources – fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses, pommes de terre et autres tubercules.

Méthodes : 107 377 participants ont été inclus dans les analyses. Les apports alimentaires usuels en fibres ont été estimés à partir des enregistrements de 24h validés et répétés, complétés au cours des deux premières années du suivi. Cinq groupes de participants ont été définis selon les quintiles sexe-spécifiques d’apport en fibres. Les associations entre quintiles d’apports en fibres et risque de pathologie chronique et mortalité ont été étudiées à l’aide de modèles de Cox multivariables.

Résultats : L’apport moyen en fibres était de 19,5 g par jour (écart-type : 7,2). Le risque de diabète était inversement associé à l’apport en fibres totales, avec un rapport de risque (HR) comparant les apports les plus élevés (5ème quintile) aux plus faibles (1er quintile) de 0,59 (intervalle de confiance à 95% [0,42-0,82] ; P de tendance linéaire <0,001), en fibres solubles (HR : 0,77 [0,56-1,08] ; P-tendance=0,02), et en fibres insolubles (HR : 0,69 [0,50-0,96] ; P-tendance=0,004]. Un apport plus élevé en fibres solubles était également associé à un moindre risque de maladies cardiovasculaires (HR : 0,80 [0,66-0,98] ; P-tendance=0,01) et de cancer colorectal (HR : 0,41 [0,21-0,79] ; P-tendance=0,01) ; en fibres insolubles à une moindre mortalité par cancer ou maladies cardiovasculaires (HR: 0,65 [0,45-0,94] ; P-tendance=0,02) ; en fibres totales à un moindre risque de cancer du sein (HR : 0,79 [0,54-1,13] ; P-tendance=0,04). Un apport plus élevé en fibres de fruit était particulièrement associé à une diminution de risque pour plusieurs pathologies (diabète, maladies cardiovasculaires, cancer colorectal).

Conclusions : Nos résultats suggèrent qu’un apport plus élevé en fibres et en particulier en fibres solubles et issues des fruits était associé à une diminution de risque pour plusieurs pathologies et à une mortalité moindre. De plus amples études sont nécessaires pour confirmer ces résultats, en particulier considérant les différents types et sources de fibres. En attendant, la consommation de fibres, en privilégiant une diversité de sources, devrait être encouragée, étant donné que les apports alimentaires observés restent en deçà des niveaux recommandés, c’est-à-dire 25 à 30 g de fibres par jour, dans de nombreux pays.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32369545/

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