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Tendances des pratiques d'allaitement et des expériences des mères dans la cohorte française NutriNet-Santé

Publié le 29/07/2021
Int Breastfeed J. 2021 Jul 2;16(1):50. doi: 10.1186/s13006-021-00397-x. PMID: 34215307; PMCID: PMC8254215.
Courtois F, Péneau S, Salanave B, Andreeva VA, Roland-Cachera MF, Touvier M, Galan P, Hercberg S, Fezeu LK.

Contexte : La France a l'un des taux les plus bas au monde en ce qui concerne l'initiation et la durée de l'allaitement. Peu d'études ont exploré les pratiques de l’allaitement en France depuis le milieu du 20ème siècle jusqu’à maintenant, ni n’ont étudié le ressenti des mères de l'initiation à l'arrêt. L’objectif de notre étude était de déterminer les tendances de l'allaitement au cours des dernières décennies en rapport avec les recommandations de santé publique, et d'examiner les perceptions des mères concernant les facteurs connus pour avoir un impact sur le soutien et l'arrêt de l'allaitement.

Méthodes : De la cohorte NutriNet-Santé (lancées en 2009 pour étudier la relation entre nutrition et santé), ont été incluses 29 953 femmes pares (c’est-à-dire ayant donné naissance à au moins un enfant) dans la présente étude. À l'aide de questionnaires en ligne, il leur a été demandé rétrospectivement si elles avaient allaité leur plus jeune enfant ou non, et si oui, la durée de l'allaitement exclusif et total. Pour celles qui avaient allaité, nous avons étudié, d’une part leurs perceptions concernant le soutien à l'initiation et pendant toute la période d'allaitement, et d’autre part les raisons de l'arrêt de l'allaitement. Nous avons également demandé à celles qui n'allaitaient pas leurs perceptions et lesraisons pour lesquelles elles avaient nourri leur plus jeune enfant avec une préparation pour nourrisson ou substitut de lait maternel. Les analyses ont été pondérées selon les données du recensement français.

Résultats : Dans la cohorte NutriNet-Santé, 67,3 % des mères ont allaité leur plus jeune enfant. La proportion d'enfants allaités au sein a augmenté au cours des dernières décennies, passant de 55,0 % (IC à 95 % 54,3-55,6) dans les années 1970 à 82,9 % (82,4-83,4) dans les années 2010. La durée de l’allaitement exclusif est passée de 2,4 mois dans les années 1970 à 3,2 mois dans les années 2010, quant à celle de l’allaitement total, elle est passée de 3,3 mois à 5,9 mois sur cette même période. La plupart des mères se sont senties soutenues à l'initiation et pendant la période d'allaitement. 59,5 % d’entre elles ont eu envie d’allaiter plus longtemps pour une durée de plus de deux mois supplémentaires. Les mères qui n'allaitaient pas l'ont fait par choix (64,3 %). Elles ne se sentaient ni coupables (78,2 %) ni ne percevaient de problème de ne pas avoir allaité (58,8 %), mais près de lamoitié d'entre elles auraient aimé allaiter (45,9 %).

Conclusion : La durée de l'allaitement maternel a augmenté au cours des dernières décennies mais n'a pas atteint le seuil des recommandations de santé publique. Des cibles, autres que les mères, doivent être prises en compte pour l'éducation à l'allaitement, comme le partenaire/conjoint et l’environnement de la maman, afin d'augmenter les pratiques d'allaitement

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34215307/

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Consommation de FODMAPs chez les adultes issus de la cohorte en population générale NutriNet-santé

Publié le 29/07/2021
J Nutr. 2021 Jul 5:nxab207. doi: 10.1093/jn/nxab207. Epub ahead of print. PMID: 34224572.
Schneider E, Sabate JM, Bouchoucha M, Debras C, Touvier M, Hercberg S, Benamouzig R, Buscail C, Julia C.

Contexte : Les oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles (FODMAPs) sont de plus en plus étudiés car ils sont suspectés d'avoir un impact négatif sur la santé (notamment sur le syndrome du côlon irritable). Cependant, on sait peu de choses sur l'apport en FODMAPs dans la population générale, ou sur les groupes les plus susceptibles d'en consommer, dans la mesure où leurs apports sont généralement évalués dans le cadre d'études cliniques.

Objectifs : Cette étude visait à décrire la consommation de FODMAPs dans une grande cohorte française et son association avec des caractéristiques sociodémographiques et de style de vie.

Méthodes : Cette étude transversale décrit les apports en FODMAP chez 109 362 volontaires (78,0 % de femmes, âge moyen : 43,8 ± 14,7 ans) de la cohorte française NutriNet-Santé, en utilisant une table de composition des FODMAP ad hoc. Les associations entre les apports en FODMAPs et les caractéristiques sociodémographiques ont été étudiées à l'aide de tests de χ² ou de Kruskal-Wallis en fonction du type de variable, et des régressions logistiques multinomiales multivariables. Les participants éligibles avaient complété ≥ 3 enregistrements alimentaires de 24 heures.

Résultats : Une consommation moyenne de 18,9 ± 9,5 g/j de FODMAPs était observé dans la cohorte, et 11,7 % des participants avaient des apports < 9 g/d (c'est-à-dire des régimes à faible teneur en FODMAPs). Les participants ayant des apports en FODMAP < 9 g/d étaient plus susceptibles d'avoir des apports caloriques plus faibles (Δ= -383 kcal/j par rapport aux participants ayant des apports en FODMAP ≥ 16 g/j), d'être fumeurs, d'avoir des revenus plus faibles et d'avoir des niveaux d’activité physique plus faibles. Les FODMAPs totaux représentaient un apport moyen de 18,9 ± 9,5 g/j, ce qui représentait 3,7 ± 2,0 % de l'apport énergétique total. L'apport le plus élevé en FODMAPs était représenté par le lactose, suivi par l'excès de fructose, les fructanes, les polyols et les galacto-oligo-saccharides.

Conclusions : La consommation de FODMAPs par un large échantillon d'adultes issu de la population générale est d’environ 19 g/d, avec la moitié de la population ayant une consommation de FODMAPs > 16 g/d.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34224572/

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Les changements alimentaires récents observés chez les participants de NutriNet-Santé sont-ils plus sains et plus durables ?

Publié le 29/07/2021
Eur J Nutr. 2021 Jul 6. doi: 10.1007/s00394-021-02631-y. Epub ahead of print. PMID: 34231095.
Brunin J, Pointereau P, Allès B, Touvier M, Hercberg S, Lairon D, Baudry J, Kesse-Guyot E.

Objectif : Alors que les systèmes alimentaires modernes intensifs ont des impacts défavorables significatifs sur la santé et l'environnement, de nouvelles tendances de consommation alimentaire durable apparaissent ces dernières années. L’objectif de cette étude était d’identifier les changements récents des consommations alimentaires sur une période de 4 ans en termes de structure de l’alimentation et de mode de production (biologique ou conventionnelle) ainsi que les déterminants socio-démographiques associés. 

Méthodes : Les apports alimentaires ont été évalués chez 18 108 participants de la cohorte NutriNet-Santé en 2014 et 2018. Un questionnaire de fréquence alimentaire a été utilisé pour estimer la consommation d'aliments biologiques et conventionnels. L'évolution de la consommation alimentaire, la qualité de l'alimentation (évaluée par l'adhésion aux recommandations nationales françaises), l'alimentation végétale à l'aide des scores publiés, la consommation d'aliments biologiques ont été évaluées au regard de différents facteurs socio-démographiques. Le test t de Student pour séries appariées pour comparer les consommations alimentaires et le test de Kruskal-Walllis pour considérer les caractéristiques socio-démographiques ont été utilisés. 

Résultats : La consommation de viande et de viande transformée a diminué respectivement de 5,09g/jour (SD 51,15) et de 1,12g/jour (SD 26,05). La consommation totale moyenne de produits biologiques a augmenté de 12 % (+ 93g/jour) tandis que la consommation biologique de poissons et de produits de la mer (- 1,4g/jour), de volaille (- 1g/jour), de viande transformée (- 0,3g/jour) et de viande (- 3,3g/jour) a diminué. L'évolution vers des régimes alimentaires plus sains était plus prononcée dans certains sous-groupes de population. Par exemple, les femmes, les jeunes et les participants de troisième cycle étaient plus susceptibles d'augmenter leur consommation d'aliments sains d'origine végétale et animale, d'aliments biologiques et d'améliorer la qualité nutritionnelle globale de leur alimentation pendant la période de suivi que leurs homologues. 

Conclusion : Nos résultats indiquent une légère inflexion vers des régimes alimentaires plus sains et végétal sur une période de 4 ans, au moins dans certains segments de la population. Une diminution de la consommation de produits animaux et une augmentation de la consommation d'aliments sains végétaux et d'aliments biologiques suggèrent une tendance potentielle vers des régimes plus durables dans certains sous-groupes. Les impacts environnementaux de ces changements doivent être évalués dans des travaux ultérieurs, ainsi que la manière de les maintenir et de les améliorer, en particulier pour ceux qui n'entament pas de transition durable. 

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34231095/

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Potentiel de santé publique de scores nutritionnels fondés sur le suivi de recommandations nutritionnelles pour la prévention de la mortalité par maladies non-transmissibles : étude de simulation utilisant le modèle PRIME (Preventable Risk Integrated ModEl)

Publié le 29/07/2021
Public Health Nutr. 2021 Jul 2:1-24. doi: 10.1017/S1368980021002871. Epub ahead of print. PMID: 34212836.
Julia C, Leroy P, Adjibade M, Assmann KE, Touvier M, Hercberg S, Soler LG, Kesse-Guyot E.

Objectif : Les scores alimentaires mesurent l'adhésion des individus à un ensemble de recommandations nutritionnelles. Cependant, les gains de santé associés à l'adhésion à divers scores alimentaires peuvent varier. Notre objectif était de comparer l'ampleur des décès par maladies chroniques évités en améliorant la qualité du régime alimentaire, mesuré par une variété de scores alimentaires.

Conception : Étude de simulation basée sur des données d'observation.

Situation : Données pondérées d'une étude de cohorte issue de la population française.

Participants : Chez les participants de la cohorte NutriNet-Santé, des scores reflétant l'adhésion à diverses recommandations (Medi-Lite, Healthy Diet Indicator (HDI), PanDiet, Programme National Nutrition Santé-guideline score, Diet Quality Index (DQI), Alternative Healthy Eating Index (AHEI) et FSAm-NPS-DI) ont été calculés. Les quintiles de la consommation des groupes d'aliments et des apports alimentaires ont été utilisés en entrée dans un modèle de simulation (Preventable Risk Integrated Model (PRIME)), qui a permis d’estimer le nombre de décès par maladies non transmissibles liées à la nutrition retardés ou évités en comparant entre une qualité nutritionnelle très élevée ou très faible du régime alimentaire et une qualité nutritionnelle moyenne.

Résultats : Une modification des apports nutritionnels d'une qualité moyenne à une qualité très faible (c'est-à-dire du quintile moyen au quintile ayant la qualité nutritionnelle la plus faible) était associée à une augmentation du nombre de décès allant de 3485 (intervalle d'incertitude (IC) de 95 % : 4002, 2987) pour le HDI et 3379 (IC 95 % 3881, 2894) pour le FSAm-NPS DI à 838 (95 % CI 1163, 523) pour Medi-Lite. Inversement, une modification des apports alimentaires d'une qualité moyenne à une qualité très élevée était associée à une diminution du nombre de décès allant de 1995 (IC 95 % 1676, 2299) pour le PanDiet, 1986 (95 % CI 1565, 2361) pour le DQI, 1931 (IC 95 % 1499, 2316) pour FSAm-NPS DI et 858 (IC 95 % 499, 1205) pour le HDI.

Conclusions : Nos résultats donnent un aperçu de l'impact potentiel du suivi diverses recommandations alimentaires pour réduire la mortalité due aux maladies liées à la nutrition.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34212836/

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La redistribution de la consommation de viande permet de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre liées à l'alimentation : optimisation progressive dans la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 29/07/2021
Sci Total Environ. 2021 Oct 1;789:147901. doi: 10.1016/j.scitotenv.2021.147901. Epub 2021 May 24. PMID: 34052500.
Kesse-Guyot E, Fouillet H, Baudry J, Dussiot A, Langevin B, Allès B, Rebouillat P, Brunin J, Touvier M, Hercberg S, Lairon D, Mariotti F, Pointereau P.

Contexte : Les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à l'alimentation proviennent principalement de l’élevage. Les changements de comportements alimentaires progressifs étant plus acceptables pour une transition alimentaire durable, nous avons cherché à identifier des régimes optimisés nutritionnellement adéquats et culturellement acceptables assurant une réduction graduelle des GES, en utilisant les régimes observés d'un large échantillon d'adultes français, tout en considérant le mode de production alimentaire (agriculture biologique vs conventionnelle) et le lien de co-production entre le lait et la viande bovine.

Méthodes : Sur la base de la consommation de 257 aliments biologiques et conventionnels chez 29 413 participants (75 % de femmes, âge : 53,5 ± 14,0 ans) de l'étude NutriNet-Santé, nous avons modélisé des régimes alimentaires optimaux selon des scénarios de réduction de GES par paliers de 5 %, de 0 à 50 % en introduisant des contraintes nutritionnelles (de besoins et épidémiologiques), d'acceptabilité et de coproduits, pour les hommes, les femmes non ménopausées et les femmes ménopausées séparément.

Résultats : La diminution progressive des GES sous ces contraintes a conduit à des régimes optimaux présentant une diminution globale des consommations d’aliments d'origine animale, avec des réductions marquées pour les produits laitiers (jusqu'à - 83 %). La consommation de viande était relativement stable mais largement redistribuée en faveur de la volaille (jusqu'à + 182 %) et du porc (jusqu'à + 46 %) et au détriment de la viande de ruminants (jusqu'à - 92 %). Les quantités de légumineuses augmentaient de façon importante (jusqu'à + 238 %). Plus la réduction des GES liés au régime alimentaire était importante, plus la demande énergétique cumulée (environ - 25 %) et l'utilisation des terres (environ - 43 %) étaient faibles. La proportion d'aliments biologiques passait de ~30 % dans les régimes observés à ~70 % dans les régimes optimisés.

Conclusion : Nos résultats suggèrent que pour atteindre à la fois les besoins nutritionnels de la population et les objectifs environnementaux d'une réduction de 50 % des GES, il est nécessaire de réduire les consommations d’aliments d'origine animale et d’opérer d'importantes substitutions entre les groupes d'aliments d'origine animale, ce qui se traduit par des réductions drastiques de la viande bovine et des produits laitiers. D'autres recherches sont nécessaires pour explorer l'alignement avec les valeurs santé à long terme et les conflits liés à l'acceptabilité, en particulier pour des atteindre des réductions de GES encore plus importantes.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34052500/

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