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Index glycémique, charge glycémique et risque de cancers : résultats de la cohorte prospective NutriNet-Santé

Publié le 23/12/2021
Int J Epidemiol. 2021 Sep 7:dyab169.

Debras C, Chazelas E, Srour B, Julia C, Kesse-Guyot E, Zelek L, Agaësse C, Druesne-Pecollo N, Andreeva VA, Galan P, Hercberg S, Latino-Martel P, Deschasaux-Tanguy M, Touvier M.

Contexte : Les preuves s'accumulent pour montrer qu'un index glycémique (IG) et une charge glycémique (CG) élevés sont des facteurs de risque potentiels pour différents troubles métaboliques (ex. diabète de type 2, maladies cardiovasculaires), mais elles restent limitées en ce qui concerne le risque de cancers. Cependant, des données expérimentales suggèrent que la consommation d'aliments à IG élevé peut contribuer à la cancérogenèse par le biais de niveaux élevés de glucose dans le sang, de la résistance à l'insuline ou de mécanismes liés à l'obésité. Notre objectif était d'étudier les associations entre IG/CG de l’alimentation et le risque de cancers.

Méthodes : Au total, 103 020 adultes français (âge médian = 40,2 ans) de la cohorte NutriNet-Santé (2009-2020), sans cancer ni diabète prévalents, ont été inclus (705 137 personnes-années, durée médiane du suivi = 7,7 ans). Des enregistrements alimentaires répétés sur 24 heures reliés à une table de composition des aliments détaillée (>3500 aliments/boissons) nous ont permis de calculer les moyennes de l'IG et de la CG de l’alimentation au niveau individuel. Les associations entre l'IG, la CG, ainsi que la contribution des aliments à faible et moyen/fort IG à l'apport en énergie et en glucides et le risque de cancer (au global, sein, prostate et colorectal) ont été évaluées par des modèles de Cox multi-ajustés sur les principaux facteurs de risque connus.

Résultats : Une CG de l’alimentation plus importante était associée à un risque plus élevé de cancer au global (n = 3131 cas, Hazard Ratio (HR) pour le quintile 5 par rapport au quintile 1 = 1,25, intervalle de confiance à 95 % (IC) = 1,03-1,52 ; P = 0,008) et plus particulièrement au cancer du sein en postménopause (n = 924, HR Q5 vs. Q1 = 1,64, IC 95 % = 1,06-2,55 ; P = 0,03). Une contribution plus élevée d'aliments/boissons à faible IG à l'apport énergétique était associée à un risque de cancer plus faible, tandis qu'une contribution plus élevée d’aliments à IG moyen/fort à l'apport énergétique était positivement associée au risque de cancer au global, de cancer du sein et de cancer du sein en postménopause (P ≤ 0,02).

Conclusions : Ces résultats soutiennent un effet possible de l'IG/GL sur le risque de cancers. S'ils sont confirmés dans d'autres populations et contextes, les IG/CG de l’alimentation pourraient être considérés comme des facteurs de risque modifiables pour la prévention primaire du cancer.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34491326/

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Étude transversale du lien entre anxiété générale et apports en macronutriments chez les adultes en population générale

Publié le 23/12/2021
Nutr J. 2021 Sep 8;20(1):78.

Kose J, Fezeu LK, Touvier M, Péneau S, Hercberg S, Galan P, Andreeva VA.

Contexte : Le lien entre l'état d'anxiété et les apports en macronutriments n’est pas bien connu. L'objectif de cette étude était d'examiner les associations entre l’anxiété générale et les apports en macronutriments dans un large échantillon d'adultes issu de la population générale en France.

Méthodes : 20 231 participants non diabétiques (âge moyen = 53,7 ± 13,6 ans) de la cohorte NutriNet-Santé, ayant complété par internet le questionnaire d’anxiété générale de Spielberger entre 2013 et 2016 (T-STAI : les scores plus élevés correspondent à une anxiété élevée) et reporté au moins trois enregistrements alimentaires de 24h dans la même période ont été inclus. Les associations d'intérêts ont été évaluées par régression linéaire multivariée stratifiée par sexe.

Résultats : Les femmes constituaient 74,3 % de l'échantillon ; leur score moyen de T-STAI était significativement plus élevé par rapport à celui des hommes (39,0 contre 34,8, p<0,01). Pour le modèle complet, les femmes avec un score d’anxiété élevé avaient également des apports nutritionnels plus importants en glucides totaux (β=0,01, p<0,05), glucides complexes (β=0,02, p<0,01) et en pourcentage d'énergie provenant des glucides (β=0,02, p=0,02) ; elles avaient également un pourcentage d'énergie provenant des lipides plus bas (β=-0,02 ; p<0,05). Chez les hommes, un score d’anxiété élevé dans le modèle complet était associé à un pourcentage d'énergie provenant des protéines plus faible (β=-0,03, p=0,05).

Conclusion : Dans cette étude transversale, des associations spécifiques au sexe entre l’état d’anxiété et les apports en macronutriments ont été observées au sein d’une population adulte non-diabétique issue de la population générale française. Des études prospectives sont nécessaires afin de mieux comprendre les associations observées.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34496851/

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La parodontite auto-évaluée en tant que facteur de risque d’hypertension artérielle : résultats longitudinaux de la cohorte française NutriNet-Santé

Publié le 29/07/2021
J Hypertens. 2021 Jul 13. doi: 10.1097/HJH.0000000000002941. Epub ahead of print. PMID: 34261955.
Carra MC, Fessi S, Detzen L, Darnaud C, Julia C, Hercberg S, Touvier M, Andreeva VA, Bouchard P.

Objectif : Une association entre la parodontite et l'hypertension artérielle a été suggérée récemment. Cette étude prospective a testé l'hypothèse selon laquelle la santé parodontale serait liée au risque d’hypertension.

Méthodes : Nous avons analysé les données d’un sous-échantillon des participants inscrits à la cohorte française NutriNet-Santé, ayant rempli en 2011-2012 deux questionnaires sur la santé bucco-dentaire. Par ailleurs, les femmes enceintes ainsi que les participants atteints de diabète, de cancer, d'hypertension artérielle et/ou de maladies cardiovasculaires ont été exclus. Les cas incidents d'hypertension étaient auto-déclarés (diagnostic dans un cadre clinique et/ou utilisation d'un traitement antihypertenseur). La santé parodontale était évaluée à partir du score validé de mPESS, avec mPESS ≥ 5 correspondant à une forte probabilité de parodontite sévère. Les analyses comportait des modèles multivariés de Cox.

Résultats : Au total, nous avons étudié N = 32 285 participants (âge moyen = 45,79 ± 13,87 ans ; 78,5 % de femmes). Au cours d'un suivi médian de 8 ans (soit entre avril 2012 et décembre 2019), n=2 116 cas incidents d'hypertension artérielle ont été identifiés. Dans le modèle de Cox ajusté, un score de mPESS ≥ 5 (HR = 1,84 ; IC à 95 % : 1,66-2,03) et la présence de dents manquantes non remplacées (HR = 1,13 ; IC à  95 % : 1,03-1,23) étaient significativement associés à un risque élevé d'hypertension artérielle, tandis qu'une visite annuelle chez le dentiste était associée à un moindre risque d'hypertension artérielle (HR = 0,88 ; IC à 95 % : 0,80-0,97).

Conclusion : La parodontite auto-évaluée était associée de façon prospective au risque d’hypertension artérielle chez les adultes français. Ces résultats soulignent l'importance de prendre en compte la santé parodontale lors de l'évaluation de risque individuel d'hypertension artérielle.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34261955/

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Tendances des pratiques d'allaitement et des expériences des mères dans la cohorte française NutriNet-Santé

Publié le 29/07/2021
Int Breastfeed J. 2021 Jul 2;16(1):50. doi: 10.1186/s13006-021-00397-x. PMID: 34215307; PMCID: PMC8254215.
Courtois F, Péneau S, Salanave B, Andreeva VA, Roland-Cachera MF, Touvier M, Galan P, Hercberg S, Fezeu LK.

Contexte : La France a l'un des taux les plus bas au monde en ce qui concerne l'initiation et la durée de l'allaitement. Peu d'études ont exploré les pratiques de l’allaitement en France depuis le milieu du 20ème siècle jusqu’à maintenant, ni n’ont étudié le ressenti des mères de l'initiation à l'arrêt. L’objectif de notre étude était de déterminer les tendances de l'allaitement au cours des dernières décennies en rapport avec les recommandations de santé publique, et d'examiner les perceptions des mères concernant les facteurs connus pour avoir un impact sur le soutien et l'arrêt de l'allaitement.

Méthodes : De la cohorte NutriNet-Santé (lancées en 2009 pour étudier la relation entre nutrition et santé), ont été incluses 29 953 femmes pares (c’est-à-dire ayant donné naissance à au moins un enfant) dans la présente étude. À l'aide de questionnaires en ligne, il leur a été demandé rétrospectivement si elles avaient allaité leur plus jeune enfant ou non, et si oui, la durée de l'allaitement exclusif et total. Pour celles qui avaient allaité, nous avons étudié, d’une part leurs perceptions concernant le soutien à l'initiation et pendant toute la période d'allaitement, et d’autre part les raisons de l'arrêt de l'allaitement. Nous avons également demandé à celles qui n'allaitaient pas leurs perceptions et lesraisons pour lesquelles elles avaient nourri leur plus jeune enfant avec une préparation pour nourrisson ou substitut de lait maternel. Les analyses ont été pondérées selon les données du recensement français.

Résultats : Dans la cohorte NutriNet-Santé, 67,3 % des mères ont allaité leur plus jeune enfant. La proportion d'enfants allaités au sein a augmenté au cours des dernières décennies, passant de 55,0 % (IC à 95 % 54,3-55,6) dans les années 1970 à 82,9 % (82,4-83,4) dans les années 2010. La durée de l’allaitement exclusif est passée de 2,4 mois dans les années 1970 à 3,2 mois dans les années 2010, quant à celle de l’allaitement total, elle est passée de 3,3 mois à 5,9 mois sur cette même période. La plupart des mères se sont senties soutenues à l'initiation et pendant la période d'allaitement. 59,5 % d’entre elles ont eu envie d’allaiter plus longtemps pour une durée de plus de deux mois supplémentaires. Les mères qui n'allaitaient pas l'ont fait par choix (64,3 %). Elles ne se sentaient ni coupables (78,2 %) ni ne percevaient de problème de ne pas avoir allaité (58,8 %), mais près de lamoitié d'entre elles auraient aimé allaiter (45,9 %).

Conclusion : La durée de l'allaitement maternel a augmenté au cours des dernières décennies mais n'a pas atteint le seuil des recommandations de santé publique. Des cibles, autres que les mères, doivent être prises en compte pour l'éducation à l'allaitement, comme le partenaire/conjoint et l’environnement de la maman, afin d'augmenter les pratiques d'allaitement

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34215307/

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Consommation de FODMAPs chez les adultes issus de la cohorte en population générale NutriNet-santé

Publié le 29/07/2021
J Nutr. 2021 Jul 5:nxab207. doi: 10.1093/jn/nxab207. Epub ahead of print. PMID: 34224572.
Schneider E, Sabate JM, Bouchoucha M, Debras C, Touvier M, Hercberg S, Benamouzig R, Buscail C, Julia C.

Contexte : Les oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles (FODMAPs) sont de plus en plus étudiés car ils sont suspectés d'avoir un impact négatif sur la santé (notamment sur le syndrome du côlon irritable). Cependant, on sait peu de choses sur l'apport en FODMAPs dans la population générale, ou sur les groupes les plus susceptibles d'en consommer, dans la mesure où leurs apports sont généralement évalués dans le cadre d'études cliniques.

Objectifs : Cette étude visait à décrire la consommation de FODMAPs dans une grande cohorte française et son association avec des caractéristiques sociodémographiques et de style de vie.

Méthodes : Cette étude transversale décrit les apports en FODMAP chez 109 362 volontaires (78,0 % de femmes, âge moyen : 43,8 ± 14,7 ans) de la cohorte française NutriNet-Santé, en utilisant une table de composition des FODMAP ad hoc. Les associations entre les apports en FODMAPs et les caractéristiques sociodémographiques ont été étudiées à l'aide de tests de χ² ou de Kruskal-Wallis en fonction du type de variable, et des régressions logistiques multinomiales multivariables. Les participants éligibles avaient complété ≥ 3 enregistrements alimentaires de 24 heures.

Résultats : Une consommation moyenne de 18,9 ± 9,5 g/j de FODMAPs était observé dans la cohorte, et 11,7 % des participants avaient des apports < 9 g/d (c'est-à-dire des régimes à faible teneur en FODMAPs). Les participants ayant des apports en FODMAP < 9 g/d étaient plus susceptibles d'avoir des apports caloriques plus faibles (Δ= -383 kcal/j par rapport aux participants ayant des apports en FODMAP ≥ 16 g/j), d'être fumeurs, d'avoir des revenus plus faibles et d'avoir des niveaux d’activité physique plus faibles. Les FODMAPs totaux représentaient un apport moyen de 18,9 ± 9,5 g/j, ce qui représentait 3,7 ± 2,0 % de l'apport énergétique total. L'apport le plus élevé en FODMAPs était représenté par le lactose, suivi par l'excès de fructose, les fructanes, les polyols et les galacto-oligo-saccharides.

Conclusions : La consommation de FODMAPs par un large échantillon d'adultes issu de la population générale est d’environ 19 g/d, avec la moitié de la population ayant une consommation de FODMAPs > 16 g/d.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34224572/

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