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Oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles (FODMAPs) et risque de cancers dans la cohorte prospective NutriNet-Santé

Publié le 26/12/2021
J Nutr. 2021 Oct 29:nxab379.

Debras C, Chazelas E, Srour B, Julia C, Schneider É, Kesse-Guyot E, Agaësse C, Druesne-Pecollo N, Andreeva VA, Wendeu-Foyet G, Galan P, Hercberg S, Deschasaux-Tanguy M, Touvier M.

Contexte : Il a été démontré que les oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles (FODMAPs) sont impliqués dans les troubles gastro-intestinaux. Compte tenu de leur potentiel pro-inflammatoire et de leurs interactions avec le microbiote intestinal, leur contribution à l'étiologie d'autres maladies chroniques telles que le cancer a été postulée. Cependant, aucune étude épidémiologique n'a jusqu'à présent étudié cette hypothèse.

Objectif : Notre objectif était d'étudier les associations entre l'apport en FODMAP (total et par type) et le risque de cancer (global, sein, prostate et colorectal) dans une grande cohorte prospective.

Méthodes : L'étude était basée sur la cohorte NutriNet-Santé (2009-2020) ; 104 909 participants adultes sans cancer au départ ont été inclus dans nos analyses (durée médiane de suivi=7,7 ans, 78,7% de femmes, âge moyen à l’inclusion 42,1 ans (écart-type=14,5)). Les apports alimentaires ont été obtenus à partir d'enregistrements alimentaires de 24 heures répétés, liés à une table de composition alimentaire détaillée. Les associations entre l'apport en FODMAP (exprimé en quintiles, Q) et les risques de cancers ont été évaluées par des modèles de Cox à risque proportionnel ajustés sur de nombreux facteurs de confusion liés au mode de vie, à des facteurs sociodémographiques et anthropométriques.

Résultats : La consommation totale de FODMAP était associée à une augmentation du risque de cancers au global (n=3374 cas incidents, Hazard Ratio (HR) pour le quintile 5 par rapport au quintile 1 : 1,21 ; intervalle de confiance à 95% (IC)=1,02-1,44 ; P=0,04). En particulier, les oligosaccharides étaient associés au risque de cancers : une tendance a été observée pour les cancers totaux (HR Q5 vs. Q1=1,10 ; IC 95%=0,97-1,25 ; P=0,04) et le cancer colorectal (n=272, HR Q5 vs. Q1=1,78 ; IC 95%=1,13-2,79 ; P=0,02).

Conclusions : Les résultats de cette étude à grande échelle basée sur la population adulte française de la cohorte NutriNet-Santé montrent une association significative entre la consommation de FODMAP et le risque de développement d'un cancer. D'autres études épidémiologiques et expérimentales sont nécessaires pour confirmer ces résultats et fournir des données sur les mécanismes sous-jacents potentiels.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34718693/

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Les résultats clés du projet français BioNutriNet sur les régimes incluant des aliments biologiques : description, déterminants et associations avec la santé et l'environnement

Publié le 26/12/2021
Adv Nutr. 2021 Oct 18:nmab105.

Kesse-Guyot E, Lairon D, Allès B, Seconda L, Rebouillat P, Brunin J, Vidal R, Taupier-Letage B, Galan P, Amiot MJ, Péneau S, Touvier M, Boizot-Santai C, Ducros V, Soler LG, Cravedi JP, Debrauwer L, Hercberg S, Langevin B, Pointereau P, Baudry J.

Peu d'études ont exploré les relations entre la consommation d'aliments biologiques, les habitudes alimentaires, le coût monétaire du régime, la santé et l'environnement. Pour répondre à ces questions, un consortium français a lancé le projet BioNutriNet en 2014. De nombreuses études ont été menées pour caractériser les consommateurs de produits biologiques et leur alimentation en lien avec 1) les pressions environnementales (les émissions de gaz à effet de serre, la demande d'énergie et l'utilisation des terres) et 2) la santé. Les consommateurs de produits biologiques présentent un régime alimentaire nutritionnellement plus sain et plus riche en aliments d'origine végétale que les non-consommateurs de produits biologiques. Leur régime alimentaire (bio et plus végétal) était associé à des coûts monétaires plus élevés, à des impacts environnementaux moindres et à une exposition réduite à certains résidus de pesticides de synthèse. La consommation régulière d'aliments biologiques est associée à un risque réduit d'obésité, de diabète de type 2, de cancer du sein post-ménopause et de lymphome non-hodgkinien. Bien que certaines associations aient été confirmées par plusieurs autres études, nos résultats nécessitent d'être reproduits dans d'autres contextes culturels et couplés à des études expérimentales pour être confirmés. S'il est vrai que la consommation d'aliments biologiques pourrait être associée à des externalités positives tant sur la santé humaine que sur les ressources et l'environnement, les régimes incluant des aliments biologiques doivent s'accompagner d'une réorientation vers des régimes à base de végétaux pour permettre une meilleure santé planétaire et humaine.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34661620/

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Exposition à des mélanges d'additifs alimentaires chez 106 000 adultes français de la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 26/12/2021
Sci Rep. 2021 Oct 4;11(1):19680.

Chazelas E, Druesne-Pecollo N, Esseddik Y, de Edelenyi FS, Agaesse C, De Sa A, Lutchia R, Rebouillat P, Srour B, Debras C, Wendeu-Foyet G, Huybrechts I, Pierre F, Coumoul X, Julia C, Kesse-Guyot E, Allès B, Galan P, Hercberg S, Deschasaux-Tanguy M, Touvier M.

Contexte : Les additifs alimentaires (par exemple, les édulcorants, les émulsifiants, les colorants, etc.) sont ingérés quotidiennement par des milliards d'individus, mais les profils d'exposition ainsi que l'impact potentiel à long terme d'une exposition multiple sur la santé humaine sont peu documentés.

Objectif : Ce travail visait à estimer la consommation habituelle d'additifs alimentaires parmi les participants de la cohorte française NutriNet-Santé et à identifier et décrire les profils d'exposition (substances uniques et mélanges).

Conception : Au total, 106 489 adultes de l'étude de cohorte française NutriNet-Santé (2009-en cours) ont été inclus. La consommation de 90 additifs alimentaires principaux a été évaluée à l'aide d'enregistrements alimentaires répétés sur 24 heures, y compris des informations sur les marques des produits commerciaux. Les informations qualitatives (présence/absence) de chaque additif dans les produits alimentaires ont été déterminées en utilisant 3 bases de données de composition à grande échelle (OQALI, Open Food Facts, GNPD), en tenant compte de la date de consommation du produit. Les doses quantitatives ingérées ont été estimées en combinant des dosages de laboratoire sur des matrices alimentaires (n=2677) et des données de l'EFSA et du JECFA. L'exposition a été estimée en mg par kg de poids corporel par jour. Les profils d'exposition aux mélanges d'additifs alimentaires ont été extraits à l'aide d'une factorisation matricielle non négative (NMF) suivie d'une classification k-means. La comparaison sociodémographique et alimentaire des clusters de participants a été effectuée par des tests de Chi-deux ou des régressions linéaires. Les données ont été pondérées en fonction du recensement national Insee 2016.

Résultats : Quarante-huit additifs étaient consommés par plus de 10% des participants, les amidons modifiés et l'acide citrique étant consommés par plus de 90%. Le top 50 comprenait également plusieurs additifs alimentaires pour lesquels des études expérimentales récentes ont suggéré des effets négatifs potentiels sur la santé : lécithines (86,6% des consommateurs), mono- et diglycérides d'acides gras (78,1%), carraghénane (77,5%), nitrite de sodium (73. 9 %), di-, tri- et polyphosphates (70,1 %), sorbate de potassium (65,8 %), métabisulfite de potassium (44,8 %), acésulfame potassium (34,0 %), cochenille (33,9 %), nitrate de potassium (31,6 %), caramel au sulfite d'ammonium (28,8 %), bixine (19,5 %), glutamate monosodique (15,1 %) et sucralose (13,5 %). Nous avons identifié et décrit cinq clusters de participants plus spécifiquement exposés à cinq mélanges d'additifs distincts et un cluster supplémentaire rassemblant des participants présentant une faible exposition globale aux additifs.

Conclusions : Les additifs alimentaires, y compris plusieurs d'entre eux pour lesquels les effets sur la santé sont actuellement suggérés, étaient largement consommés dans cette étude populationnelle. En outre, les principaux mélanges d'additifs ont été identifiés. Leur impact sur la santé et les effets cocktail potentiels devraient être explorés dans de futures études épidémiologiques et expérimentales.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34608173/

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Consommation d'aliments biologiques et régime sans gluten, existe-t-il un lien ? Résultats chez des adultes français sans maladie cœliaque

Publié le 23/12/2021
Br J Nutr. 2021 May 14;125(9):1067-1078.

Perrin L, Allès B, Julia C, Hercberg S, Touvier M, Lairon D, Baudry J, Kesse- Guyot E. 

La croyance populaire croissante selon laquelle le gluten serait mauvais pour la santé a entraîné une augmentation de l’exclusion du gluten chez les personnes non atteintes de la maladie cœliaque (allergie au gluten). Peu d'informations sont disponibles sur le profil alimentaire et les comportements alimentaires de ces individus. 

Notre objectif était de comparer la consommation d'aliments biologiques entre des personnes qui évitent le gluten et celles qui ne l'évitent pas, ainsi que leurs lieux d'achat de produits alimentaires. 

Nous avons décrit leurs profils sociodémographiques et alimentaires. La population étudiée incluait des participants de la cohorte NutriNet-Santé ayant rempli un questionnaire d'exclusion alimentaire et un questionnaire de fréquence semi-quantitatif incluant les aliments biologiques (n=23 468). 

Les consommations totales d'aliments et d'aliments biologiques ont été comparées à l'aide de modèles ANCOVA multivariables. Les associations entre l’exclusion du gluten et la consommation d'aliments biologiques ainsi que les lieux d'achat des aliments ont été étudiées à l'aide d'une régression logistique multivariable. 

Les participants évitant le gluten étaient plus souvent des femmes et avaient un profil alimentaire plus sain. La consommation d'aliments biologiques était plus élevée chez les personnes qui évitaient le gluten (48 à 50 % du régime alimentaire total pour les personnes qui évitaient le gluten, 17 à 38 % pour les autres). Après ajustement sur les facteurs de confusion, la consommation d'aliments biologiques et l'achat dans des magasins biologiques étaient positivement associés à l'évitement du gluten : OR Q5 vs..Q1 ajusté aliments biologiques= 4,95 (95 % IC= 3,70-6,63) et magasins biologiques vs. supermarchés= 1,82 (95 % IC= 1,42-2,33) pour les excluants totaux.

Notre étude souligne le fait que les personnes qui évitent le gluten sont de grands consommateurs de produits biologiques et achètent fréquemment leurs aliments dans des magasins biologiques qui proposent une offre étendue d'aliments sans gluten. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les motivations communes sous-jacentes et la temporalité des comportements alimentaires des personnes en bonne santé évitant le gluten.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32883398/

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Index glycémique, charge glycémique et risque de cancers : résultats de la cohorte prospective NutriNet-Santé

Publié le 23/12/2021
Int J Epidemiol. 2021 Sep 7:dyab169.

Debras C, Chazelas E, Srour B, Julia C, Kesse-Guyot E, Zelek L, Agaësse C, Druesne-Pecollo N, Andreeva VA, Galan P, Hercberg S, Latino-Martel P, Deschasaux-Tanguy M, Touvier M.

Contexte : Les preuves s'accumulent pour montrer qu'un index glycémique (IG) et une charge glycémique (CG) élevés sont des facteurs de risque potentiels pour différents troubles métaboliques (ex. diabète de type 2, maladies cardiovasculaires), mais elles restent limitées en ce qui concerne le risque de cancers. Cependant, des données expérimentales suggèrent que la consommation d'aliments à IG élevé peut contribuer à la cancérogenèse par le biais de niveaux élevés de glucose dans le sang, de la résistance à l'insuline ou de mécanismes liés à l'obésité. Notre objectif était d'étudier les associations entre IG/CG de l’alimentation et le risque de cancers.

Méthodes : Au total, 103 020 adultes français (âge médian = 40,2 ans) de la cohorte NutriNet-Santé (2009-2020), sans cancer ni diabète prévalents, ont été inclus (705 137 personnes-années, durée médiane du suivi = 7,7 ans). Des enregistrements alimentaires répétés sur 24 heures reliés à une table de composition des aliments détaillée (>3500 aliments/boissons) nous ont permis de calculer les moyennes de l'IG et de la CG de l’alimentation au niveau individuel. Les associations entre l'IG, la CG, ainsi que la contribution des aliments à faible et moyen/fort IG à l'apport en énergie et en glucides et le risque de cancer (au global, sein, prostate et colorectal) ont été évaluées par des modèles de Cox multi-ajustés sur les principaux facteurs de risque connus.

Résultats : Une CG de l’alimentation plus importante était associée à un risque plus élevé de cancer au global (n = 3131 cas, Hazard Ratio (HR) pour le quintile 5 par rapport au quintile 1 = 1,25, intervalle de confiance à 95 % (IC) = 1,03-1,52 ; P = 0,008) et plus particulièrement au cancer du sein en postménopause (n = 924, HR Q5 vs. Q1 = 1,64, IC 95 % = 1,06-2,55 ; P = 0,03). Une contribution plus élevée d'aliments/boissons à faible IG à l'apport énergétique était associée à un risque de cancer plus faible, tandis qu'une contribution plus élevée d’aliments à IG moyen/fort à l'apport énergétique était positivement associée au risque de cancer au global, de cancer du sein et de cancer du sein en postménopause (P ≤ 0,02).

Conclusions : Ces résultats soutiennent un effet possible de l'IG/GL sur le risque de cancers. S'ils sont confirmés dans d'autres populations et contextes, les IG/CG de l’alimentation pourraient être considérés comme des facteurs de risque modifiables pour la prévention primaire du cancer.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34491326/

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